The efficacy of azathioprine for the treatment of inflammatory bowel disease: a 30 year review

Étude rétrospective visant à évaluer l’efficacité et la durée optimale du traitement des MICI par azathioprine (AZA).

Sur 2205 MICI suivies durant la période (1968-1999), 622 ont reçu de l’AZA (272 MC, 4 colites indéterminées, 346 RCH). La durée médiane de suivi sous AZA a été de 2518 jours (6,9 ans), la durée médiane de suivi de la MICI de 4943 jours (13,5 ans), soit 8423 patient-années de suivi. Cent quarante deux patients ont eu 2 voire 3 cures d’azathioprine. La durée médiane de traitement par AZA a été de 762 jours (2,1 ans).

A la fin de la période d’étude, 517 patients avaient interrompu le traitement. Pour 203 patients (39 %), cela a été après une durée prédéterminée de traitement de 2 ans, alors qu’ils étaient en rémission.

Chez 152 (28 %), l’AZA a du être interrompu pour effet secondaire ; l’effet secondaire le plus fréquent a été les nausées et vomissements (68), le traitement a été interrompu en moyenne au bout de 106 jours. Dix-sept patients ont eu des anomalies du bilan hépatique. Six patients ont eu des douleurs épigastriques sévères, chez 2 l’amylasémie était élevée.

Une leucopénie a été observée chez 29 patients (4,6 %) après 421 jours de traitement (5 moins de 3 mois après le début), la dose médiane d’AZA chez ces patients était de 1,77 mg/kg. Chez 21/29, l’AZA a été interrompue, il a été poursuivi chez les autres à la même dose (4) ou à dose moindre (4). Neuf patients ont eu des infections, 4 ont été mis sur le compte de la neutropénie.

L’AZA a été également interrompu pour inefficacité (46), car la chirurgie a été nécessaire (68), à la demande du patient (41), pour désir de grossesse (7).

Pour les 424 MICI qui ont reçu plus de 6 mois d’AZA, la rémission a été obtenue chez 64 % de ceux porteurs d’une MC et chez 87 % de ceux porteurs d’une RCH. Pour l’ensemble des malades traités par AZA, le taux de rémission a été de 45 % et 58 % respectivement pour les MC et pour les RCH. Les facteurs prédictifs de réponse ont été un taux bas de globules blancs, de neutrophiles, un âge élevé. Par contre, l’âge au moment du diagnostic, la dose d’AZA, le poids, le nombre de lymphocytes ne sont pas des facteurs prédictifs. Au cours de la MC, le taux de rémission était supérieur en cas d’atteinte colique.

Chez les 324 MICI (52 %) mis en rémission, 250 sont restés en rémission durant la période de traitement. La proportion de patients toujours en rémission à respectivement 12, 24, 36, 48 et 60 mois était de 0,95, 0,90, 0,69, 0,63 et 0,62. En intégrant les patients ayant eu des rechutes brèves, la proportion passe à 0,99, 0,92, 0,85, 0,81 et 0,81. Le taux de rechutes sous traitement a été équivalent pour les MC et les RCH, plus faible chez les patients ayant un nombre de globules blancs inférieur à 5000/mm3, âgé de plus de 36 ans, chez les hommes (cette différence en fonction du sexe présente dans la MC n’est pas retrouvée au cours de la RCH).

Le taux de rechutes après arrêt de l’AZA après mise en rémission a pu être évalué chez 222 patients. La proportion de patients toujours en rémission 12, 24, 36, 48 et 60 mois après l’arrêt de l’AZA était respectivement de 0,63, 0,44, 0,34, 0,28 et 0,25 (à signaler que le traitement avait été suivi pendant plus de 2 ans chez 115 patients, de 2 à 4 ans chez 79 patients, plus de 4 ans chez 36 patients). Toutefois, la durée du traitement avant l’arrêt n’influe pas sur les chances de rester en rémission.

Cette étude montre une bonne efficacité du traitement par AZA au cours des MICI, une toxicité minime et l’absence de mortalité liée à des sepsis favorisés par la neutropénie.