MICI

Les MICI, maladies inflammatoires chroniques intestinales, regroupant la maladie de Crohn, la RCH et les colites indéterminées prennent une place prépondérante en hépato-gastro-entérologie avec le sentiment que depuis quelques années l’incidence de ces pathologies augmente.

L’arrivée dans le début des années 2000 des anti-TNF (infliximab (Remicade) puis adalimumab (Humira) et le dernier golimumab (Simponi)) a révolutionné la prise en charge des MICI en repoussant les limites du traitement médical et en redonnant espoir aux malades. Les premiers objectifs qui étaient le sevrage des corticoïdes, l’amélioration de la qualité de vie, la réduction des hospitalisations et du recours à la chirurgie ont été atteints avec succès. Aujourd’hui les objectifs du traitement sont encore plus ambitieux en essayant d’obtenir une rémission profonde avec cicatrisation de la muqueuse qui permettrait de modifier l’histoire naturelle de la maladie et d’obtenir une guérison durable. Ces objectifs ne sont malheureusement pas toujours possibles pour tous les patients.

Depuis peu, l’apparition des biosimilaires des anti-TNF vont permettre avec une efficacité équivalente de diminuer les coûts de ces traitements et permettre, nous l’espérons, un meilleur remboursement des nouveaux médicaments ou permettre une prise en charge mieux financée de ces maladies qui sont parfois à la charge des établissements ou des malades même en ALD (calprotectine fécale, dosage résiduel des médicaments, éducation thérapeutique, consultation psychologue, diététicienne..).

De nouvelles classes thérapeutiques viennent récemment renforcer notre arsenal thérapeutique comme le vedolizumab (entyvio) dans la RCH et la maladie de Crohn (non remboursé) et l’ustékinumab (Stélara) dans la maladie de Crohn. Pour l’instant, les indications de ses médicaments sont les échecs des traitements anti TNF, mais cela offre de nouvelles perspectives pour les patients réfractaires.

Le futur proche est très prometteur avec la commercialisation à venir de nouveaux traitements per os basés sur le blocage de la production des cytokines inflammatoires (comme les anti JAK).

La prescription doit toujours faire appel à la même vigilance dans l’indication, le bilan pré-thérapeutique et le suivi des malades. La maîtrise des nouvelles thérapeutiques et la connaissance des contre-indications, des effets secondaires, des stratégies thérapeutiques par les libéraux qui traitent les MICI sont donc fondamentales !

La commission MICI du CREGG a pour but d’aider les praticiens libéraux à se former et s’informer grâce à des fiches pratiques comme MICImémo, des outils informatiques et tout autre support disponible sur le site.

L’éducation des patients est également un objectif que la commission MICI souhaite poursuivre en proposant aux patients de nouvelles fiches d’informations et également un livret d’information sur la maladie. Ce livret est actuellement disponible en ligne sur le site du CREGG. Nous allons en 2017/ 2018 offrir une mise à jour. L’éducation des patients doit nous amener à développer des forums de discussion en partenariat avec les associations en particulier l’AFA enfin de diffuser l’information au quotidien.

Toujours soucieuse de formation, la commission MICI souhaite développer des réunions régionales autour de cas cliniques, animées par des hospitaliers et des libéraux référents afin de créer des liens entre les différents acteurs ; l’objectif étant d’harmoniser la prise en charge des malades et la collaboration entre tous. La connaissance et la maîtrise des biothérapies par les gastro-entérologues libéraux sont pour les membres de la commission MICI un objectif essentiel.

Il nous paraît également important de renforcer les discussions et le partage des informations patients au travers de réseaux existants ou de structures similaires au niveau régional et même national. Nous travaillons à l’élaboration de plateformes informatiques entre les différents acteurs de santé mais également le patient. EasyMICI orchestré par le Dr Bonnaud en est le premier exemple, d’autres vont bientôt arrivés et s’interfacer entre eux !

Enfin, la commission MICI reste vigilante et se bat au quotidien pour permettre aux médecins libéraux de faire une médecine de qualité en gardant accès à l’innovation thérapeutiques et aux protocoles thérapeutiques.

La commission MICI reste ouverte à vos suggestions. N’hésitez pas à nous contacter via notre site Internet !

Dr Patrick FAURE
Président de la commission MICI