Inflammatory bowel disease is not associated with an increased risk of lymphoma

Étude de cohorte rétrospective portant sur les données recueillies entre 1988 et 1997, dans la population du Royaume Uni, visant à déterminer si les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) favorisent l’apparition d’un lymphome. Chaque patient a été apparié en âge et sexe avec un sujet contrôle suivi en médecine générale. Les auteurs ont considéré comme cas de lymphome incident un lymphome survenant soit au cours d’une MICI soit chez un patient contrôle suivi depuis plus d’un an.

L’étude a inclus 96 920 patients (6 605 MC, 10 391 RCH, et 60 506 sujets contrôles) tous suivis plus de 2 ans (en moyenne respectivement 3,7, 3,9 et 4,4 ans), soit un temps d’observation totale de 24 438, 40 525 et 266 226 années-patient pour respectivement les MC, les RCH et les témoins.

L’incidence du lymphome est comparable dans les différents groupes.

Pour le groupe MC, 7 lymphomes sont survenus (pour 4,41 attendus : RR : 1,59), pour le groupe RCH 11 cas (pour 9,19 attendus RR : 1,20). Dans le groupe contrôle, 62 cas de lymphomes sont survenus pour 54,6 cas attendus (RR : 1,14).

L’azathioprine (AZA) ou la 6-Mercaptopurine (6MP) ont été utilisés chez 837 MC et 628 RCH. Aucun cas de lymphome n’a été observé chez les MC, un cas a été observé chez une RCH (qui n’avait reçu qu’une seule prescription d’AZA et dont le lymphome a été diagnostiqué 10 mois plus tard. Compte tenu de ce cas, le risque relatif de lymphome au cours de la RCH traité par AZA ou 6MP est de 3,27 par rapport à la population générale. Le risque relatif de lymphome au cours des MICI est de 1,57 ; lorsqu’on ajuste ce risque à l’âge, il n’est plus que de 1,27.

Les auteurs constatent donc que, dans leur population, il n’apparaît pas d’augmentation du risque de lymphome que les MICI soit traitées ou non par de l’AZA ou du 6MP. Cette différence avec d’autres séries pourrait s’expliquer par le fait que cette étude est réalisée à partir de MICI tout venant, alors que d’autres séries proviennent de services référents qui sont amenés à voir des patients sélectionnés, souvent plus sévères, parfois avec des maladies associées (MICI + Lymphome)

Bien que cette série manque de puissance pour détecter une augmentation du risque de lymphome chez les MICI traitées par AZA/6MP, il ne semble pas que ces traitements soient susceptibles d’augmenter le risque.