L’expression du récepteur à l’EGF (EGFR ou HER 1) des tumeurs colorectales primitives n’est pas corrélée à celle de leurs sites métastatiques : Implications thérapeutiques

Les auteurs ont examinés 99 cancers colorectaux primitifs (77 cancers coliques, 22 cancers du rectum) et 103 prélèvements métastatiques (81% foie, 13% poumon, 5% cerveau, 1% os). L’expression de l’EGFR recherchée avec le kit DAKO, était définie positive si au moins 1% des cellules avaient un immunomarquage membranaire positif.

43 métastases hépatiques et 7 métastases pulmonaires étaient synchrones, toutes les autres métachrones. 53 tumeurs primitives exprimaient l’EGFR. Parmi les sites métastatiques, 39/84 prélèvements hépatiques, 6/13 prélèvements pulmonaires et 2/5 lésions cérébrales étaient positifs, la lésion osseuse était négative.

Dans 19 cas (36%), la tumeur primitive était positive et le site métastatique correspondant négatif, par contre dans 7 cas de tumeur primitive négative (15%), le site métastatique exprimait l’EGFR.

Il s’agit de la première démonstration d’une hétérogénéité d’expression de l’EGFR entre site primitif et sites métastatiques. Cela pose un problème évident d’indication thérapeutique à l’heure où l’AMM du seul anticorps monoclonal anti-EGFR disponible ( le Cétuximab) rend obligatoire la positivité d’expression du récepteur pour toute prescription. Il était déjà clairement établi que l’intensité du marquage en immunohistochimie n’était pas corrélée à la réponse (essai Bond), il devient maintenant évident que sa recherche même, ne permet pas un « screening » correct des patients pouvant bénéficier de cette approche thérapeutique.

M. Scartozzi, I. Bearzi, Rossana Berardi, A Mandolesi, G Fabris, S Cascinu. J .Clin.Oncol 2004 ;22 :4720-4726.