Attitudes toward smoking and smoking behaviors of patients with Crohn’s disease

Étude visant à évaluer les capacités de sevrage tabagique des patients porteurs de maladie de Crohn (MC).

Entre mai et juin 1998, les 147 MC vues en consultation par 10 gastro-entérologues de la province de l’Alberta (Canada) ont été inclus. Tous ont reçu dans les 10 jours suivant la consultation un questionnaire visant à préciser s’ils étaient fumeurs, leur dépendance vis-à-vis du tabac et leur envie de sevrage.

Parmi ces 147 MC, 115 ont répondu au questionnaire, 76 (66 %) avaient fumé, 46/115 (40 %) étaient toujours fumeurs, soit 1,6 fois plus que dans une population témoin appariée en âge et sexe dans l’Alberta. La majorité des ex-fumeurs (90 %) avaient interrompu leur intoxication depuis plus de 6 mois. EN fonction du sexe, 45 % des femmes porteuses de MC fumaient contre 29 % des hommes porteurs de MC.

Parmi les 46 fumeurs, 19 (41 %) n’envisageaient pas de sevrage dans les 6 mois suivants. Parmi les 27/47 patients envisageant d’interrompre leur intoxication dans les 6 mois suivants, seulement 7 envisageaient de le faire dans le mois suivant. En fonction de la sévérité de la MC (évaluée par les patients), 10 MC très actives (67 %) n’envisageaient pas de sevrage dans les 6 mois contre 2 (15 %) et 7 (39 %) pour, respectivement, les MC modérément actives et les MC inactives ou légères.

La dépendance à la nicotine (évaluée par le test de Fagerström) était faible chez 24 % des MC, modérée chez 43 % et élevée chez 33 %. Dix-sept des 19 (90 %) des MC n’envisageant pas de sevrage dans les 6 mois étaient au moins modérément dépendant, contre 18/27 (67 %) des MC envisageant un sevrage dans les 6 mois. La majorité des MC fumaient 20 cigarettes ou moins par jour. Cinquante cinq pour cent des MC continuant à fumer avaient déjà fait au moins une tentative de sevrage, 10 d’entre eux (21 %) avaient arrêté plus de 6 mois.

La motivation du sevrage (évaluée par questionnaire) n’était pas liée à la maladie de Crohn mais aux autres effets néfastes du tabac et à la gêne occasionnée aux autres.

Un second questionnaire a été rempli, 6 mois plus tard, par 38/49 des MC qui étaient initialement fumeurs ou qui avaient interrompu depuis moins de 6 mois avant le premier questionnaire. Huit des fumeurs (23 %) avaient fait une tentative de sevrage, la tentative de sevrage était associée avec la décision de sevrage prise lors du questionnaire initial. Un seul patient (16 %) des MC qui n’envisageait pas d’arrêt à fait une tentative de sevrage dans les 6 mois, contre 7/19 de ceux qui envisageaient le sevrage dans les 6 mois. Deux des MC qui avaient arrêté le tabac peu avant le premier questionnaire avaient repris leur intoxication.

Ainsi les auteurs pensent que les MC ne sont pas plus réfractaire que la population générale au sevrage tabagique mais que les effets du tabac sur la MC n’est pas le facteur le plus motivant.