Sexe anal : douleurs ? hémorroïdes ? continence ? Infections ?…

Quelle sexualité anale et qui est concerné ?

On parle de sexualité anale de tout acte sexuel utilisant l’anus. Que ce soit avec un sexe, que ce soit avec un objet quelle que soit sa taille, que ce soit avec un doigt ou toute autre partie du corps. Elle concerne évidemment les populations homosexuelles masculines mais également féminines, les hétérosexuels masculins et féminins. Les rapports sexuels par voie anale sont de plus en plus pratiqués en France, comme le montrent de nombreuses études réalisées en population générale.

Existe-il un risque de douleurs ?

Oui, les douleurs sont tout à fait possibles, surtout lorsque la préparation est insuffisante. Dans une étude parue dans les années 2000, 12% des femmes se plaignaient en effet d’avoir des douleurs au niveau de l’anus lors des rapports sexuels anaux. Ces douleurs anales s’appellent ano dyspareunies. Ce qui va favoriser ces douleurs sont une pénétration trop brutale, un manque de préparation de l’anus, notamment par les préliminaires, un manque de lubrification, un manque d’acceptation de l’acte lui même.

Y-a-t-il des risques sur les fissures ou sur les hémorroïdes ?

Il n’y a pas de risque de fissure, sauf si l’acte est violent ou mal préparé. Là encore, l’acceptation et la lubrification préalable est primordiale. De la même façon, il n’y a pas de risque de provoquer une maladie hémorroïdaire. À condition toujours qu’il y ait une préparation et lubrification suffisantes. Bien évidemment, si la personne a déjà des problèmes hémorroïdaires, il est logique de penser que lors d’un rapport trop intense ou avec des objets de trop grande taille, on puisse avoir une majoration de ces problèmes hémorroïdaires. Un point important également est lorsque l’on a une sexualité anale, de prévenir le chirurgien en cas de geste opératoire programmé. En effet, certains gestes chirurgicaux sur les hémorroïdes peuvent par la suite gêner une sexualité anale épanouie.

Existe-t-il un risque sur la continence ?

Lorsque l’on interroge les hommes et femmes qui ont une sexualité anale passive, il semblerait qu’un certain nombre d’entre eux se plaignent de troubles de la continence anale, à type d’incontinence anale, c’est à dire une difficulté à bien resserrer l’anus pour qu’il n’y ait pas de fuite. Ce risque est estimé en général à 10 %. Cependant, ces chiffres ne montrent peut être pas la réalité du risque. En effet, quasiment aucune étude ne précise le type de sexualité anale dont il est question. Seule une récente étude française menée dans une population homosexuelle masculine a montré que ce risque d’incontinence anale était d’autant plus important qu’il y avait des rapports sexuels anaux fréquents, qu’il s’agissait de fist-fucking, donc introduction en général d’une main ou deux dans l’anus, et de chemsex, c’est à dire de sexe associé à des drogues.

Existe-t-il un risque infectieux dans le rapport anal ?

Les infections sexuelles augmentent très rapidement chaque année en France. La sodomie est un facteur de risque bien identifié d’infections sexuellement transmises avec de nombreuses co-infections. Les plus touchés sont les homosexuels masculins, mais également les femmes hétérosexuelles de moins de 40 ans avec une probable multiplicité des partenaires sexuels. Une explication pour les jeunes a été apportée par une étude menée sur des étudiants qui a montré que de regarder des images pornographiques était associé à un plus grand risque d’activité sexuelle plus précoce, avec plus de partenaires, avec moins de protection, c’est à dire de préservatifs et plus de relations par voie anale. Les infections sexuellement transmises que l’on peut contracter lors d’un rapport par voie anale sont la chlamydiose, la syphilis, le gonocoque, mais également les virus comme l’herpès, l’hépatite B, l’hépatite C, le HPV, Human papillomavirus qui donnent les fameux condylomes et le VIH. Le seul moyen d’éviter cela est le port du préservatif de façon systématique lorsqu’on ne connaît pas son partenaire.

En résumé

En résumé, en cas de sexualité anale passive, il n’y a pas de risque particulier de douleur, de fissure ou de problème hémorroïdaire en cas de préparation suffisante, surtout une lubrification et un accord des deux partenaires. Il y a un risque de trouble de la continence anale certain en cas de pratiques on va dire extrêmes. Et enfin, il y a un risque certain également d’infections sexuellement transmises, pour lequel la solution est extrêmement simple lorsque l’on ne connaît pas son partenaire ou un partenaire occasionnel, l’utilisation systématique du préservatif.

Réponses à toutes vos questions sur les risques de la sexualité anale par le proctologue Thierry Higuero.