Quels soins infirmiers après une chirurgie proctologique ?

A qui ces conseils post-opératoires s’adressent-ils ?

Par tout professionnel de santé, infirmier qui prendra en charge un patient opéré de la région anale, que ce soit une hémorroïde, une fissure ou une infection quelconque. Il faut préciser que selon les habitudes des chirurgiens, il n’est pas toujours prescrit de soins post-opératoires par un infirmier. Les soins sont a débuter après l’intervention pendant le séjour à la clinique ou à l’hôpital si c’est le cas et ensuite dans les jours qui vont suivre et semaines à la maison.

Que doit surveiller le professionnel de santé en plus de la plaie ?

Il faut savoir contrôler la douleur. La douleur est en effet fréquente après une chirurgie de l’anus. Surtout les 7 à 10 premiers jours, après les soins et après la selle. Ensuite, cette douleur va progressivement s’estomper. L’infirmier donc savoir conseiller le patient dans la gestion de la prise de médicaments contre la douleur. Et surtout, il doit prévenir le chirurgien qui a opéré le patient en cas d’apparition d’une douleur quelques jours après qu’elles aient disparu, surtout en cas de gonflement ou de rougeur au niveau de la plaie. Cela peut être une infection. Il faut contrôler le transit. La constipation est fréquente après une chirurgie de l’anus. Pour cela, on conseille au patient une alimentation riche en fibres et des laxatifs. L’infirmier doit savoir conseiller le patient en cas de persistance de la constipation, c’est à dire l’absence de selles au deuxième ou troisième jour après la chirurgie, Il doit lui faire augmenter la dose de laxatifs, et en cas de doute, de fécalome, c’est à dire d’un blocage des selles près de la sortie de savoir réaliser un lavement à l’eau tiède de façon très précautionneuse.

Que faire suite à une hémorroïdectomie ou une fissurectomie ?

Le patient dans ce cas a 1 à 3 plaies opératoires au niveau de la marge anale qui se poursuivent à l’intérieur dans le canal anal. Le soin infirmier doit être impérativement être réalisé sur une plaie propre. Il est totalement illusoire d’avoir une plaie stérile, cela s’entend du fait de la nécessité fréquente d’aller à la selle et des suintements tant que les plaies ne sont pas cicatrisées. Il ne faut pas utiliser d’éléments autres que ceux prescrits par le chirurgien. En cas de présence de selles lors des soins, il faut demander au patient d’aller se laver à nouveau. Il est important pour l’infirmier de bien comprendre quelle intervention a été réalisée, ceci grâce au compte rendu opératoire, et il ne faut pas qu’il hésite à prévenir le chirurgien en cas de mauvaise évolution de la cicatrisation. Il est important pour le patient d’être bien installé, le plus souvent allongé sur le côté gauche, les genoux fléchis sur la poitrine et avec un bon éclairage pour bien voir la plaie opératoire et s’assurer de l’absence d’infection. L’infirmier doit éviter les accolements. En effet, pour bien cicatriser, une plaie doit pouvoir se drainer correctement, c’est à dire permettre aux sécrétions qui sont fabriquées de pouvoir s’évacuer vers l’extérieur. La prévention de ces accolements se fait au doigt, ganté, lubrifié, qui va être appliqué au niveau de la plaie de façon douce et la moins douloureuse possible. L’infirmier doit également surveiller et contrôler la plaie. Il existe différentes phases au niveau de la cicatrisation. Durant l’une de ces phases, il peut apparaître sur la plaie ce que l’on appelle de la fibrine et qui va gêner la cicatrisation. L’infirmier doit la retirer avec une compresse. Il peut y avoir également ce que l’on appelle un excès de bourgeonnement, un excès de cicatrisation. À ce moment, l’infirmier doit appliquer certaines crèmes corticoïdes pour freiner cet excès de cicatrisation. S’il n’y parvient pas, il doit prévenir le chirurgien. La cicatrisation cutanée se fait en général en 4 à 6 semaines. Et les crèmes utilisées sont simplement des agents hydratants. Le pansement doit bien évidemment être réalisé le matin et le soir, si possible après la selle, mais en cas de nécessité d’aller aux toilettes dans la journée, le patient doit le refaire lui même de la même façon que l’infirmier.

Que faire après une chirurgie de type fistule ?

Après une chirurgie de type fistule ou abcès, il est possible que la plaie opératoire soit relativement profonde et qu’il soit alors nécessaire de la drainer, ou qu’il existe un élastique. Cet élastique sert à repérer le trajet fistuleuX laissé en place. La base des soins est la même que celle qui a été précédemment décrite. Au niveau de l’élastique, l’infirmier doit s’assurer que celui-ci soit parfaitement mobile et bien positionné pour ne pas être douloureux et gêner le patient au cours de ses activités quotidiennes. Si l’élastique casse, il est extrêmement important que l’infirmier prévienne immédiatement le chirurgien proctologue. En cas de cavité relativement profonde qu’il faille drainer, dans ces cas là, l’infirmier va simplement utiliser une seringue remplie d’eau stérile avec un embout que l’on appelle un cathlon si nécessaire et qu’il irrigue, c’est-à-dire qu’il mette de l’eau au niveau de la plaie, matin et soir, lors de chaque soin, jusqu’à ce que l’eau sorte parfaitement claire. L’eau parfois sort au niveau du rectum, cela ne pose aucun problème particulier.

En résumé

Les conseils post-opératoires pour un infirmier ou une infirmière qui va prendre en charge un patient opéré de l’anus sont simples : Il doit savoir conseiller le patient dans la prise en charge de la douleur et de la constipation. Les plaies doivent être propres, bien drainées et hydratées. Il faut suivre les recommandations du proctologue et ne pas improviser. Et en cas de doute, il ne doit pas hésiter à prévenir le chirurgien proctologue qui a opéré le patient.

Dr. Thierry Higuero vous explique toutes les précautions à prendre !