Lettre mensuelle n°64 – Mai 2017 | Les « Thérapies complémentaires »

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Les « Thérapies complémentaires » : de l’académie de médecine aux JFHOD : une nécessité d’acquérir des compétences puis évaluer !

Chers Ami(e)s,

L’académie de médecine a rapporté en 2013 que 40% des français et tout particulièrement ceux atteins de cancers (80%) ont recours à des pratiques non conventionnelles dont les vertus leur ont été vantées par les multiples sources d’information non contrôlées qu’offre notre société.

La terminologie employée pour désigner l’ensemble de ces pratiques de conceptions différentes est riche et de tous les termes en usage, «  thérapie complémentaire » (TC) est celui adopté par l’académie car il évite l’appellation non justifiée de « médecine », tout du moins concernant l’acupuncture, la médecine manuelle, l’hypnose et le tai-chi, la phytothérapie n’ayant pas été développée dans ce rapport (1, 2).

L’OMS a : rapporté en 2012 que sur 129 pays interrogés, 39 (30%) avaient des programmes de formation de haut niveau dans le domaine des TC ; puis recensé en 2014, 400 thérapies manuelles, biologiques ou d’approche « corps/esprit » ; et a lancé jusqu’en 2023 son deuxième plan de stratégie pour assurer le développement de ces TC (3).

6115 médecins français ont déclaré en 2015 un titre ou une orientation TC, la grande majorité des cas (91%) concernait l’homéopathie (56% des français y ont eu recours) , l’ostéopathie, l’acupuncture (4).

En mars 2015, à l’occasion des JFHOD, la commission « Thérapies complémentaires » du CREGG jette les bases du 1er Congrès International des Thérapies Complémentaires Personnalisées qui s’est déroulé à Nancy les 27 et 28 mai 2016. A cette occasion, le GETCOP (Groupe d’Evaluation des Thérapies Complémentaires Personnalisées) est créé (5).

En 2017, les TC sont abordées aux JFHOD par le Pr J Kopferschmitt, chef de service de médecine interne et chargé de mission sur les thérapies complémentaires à l’Université de Strasbourg qui est intervenu sur « Mode ou nécessité ? ». Le Pr R Brissot s’est exprimé sur « Les TC à l’épreuve de l’EBM avec comme exemple celui de l’acupuncture ». Le Pr L Degos, Professeur émérite à Paris-Diderot, hématologue, créateur de la HAS a traité de la complémentarité entre médecine traditionnelle chinoise et médecine occidentale. Le Pr J Nizard, responsable du Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur au CHU de Nantes a présenté l’état des lieux de la formation et de l’enseignement des TC en France. Enfin, le Dr Vanhaudehuyse du Département d’Algologie de Liège a terminé sur l’intérêt de l’hypnose en oncologie et dans la pratique de l’Hépato-gastroentérologie (6).

L’enquête Flash 10 est importante et nous devons connaitre l’état de nos pratiques et nous ne pouvons laisser 40% des français se tourner vers les TC sans contrôle médical, car ces pratiques sont des compléments possibles à la médecine conventionnelle qui doivent être évalués et enseignés avec un haut niveau de formation.

Docteur Jean Christophe Létard

Président de la commission Recherche et Développement du CREGG

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