Cancer de l’estomac

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Prévention et dépistage du cancer de l’estomac

Le cancer de l’estomac est un des cancers le plus fréquent dans le monde mais il est moins fréquent dans les pays développés et son incidence a diminué de moitié dans notre pays entre 1983 et 2007.

Il existe toutefois, chaque année en France, 6000 cas environ de cancers de l’estomac et de la jonction oeso gastrique (cardia).

La mortalité reste élevée car le taux de guérison de ce cancer est assez faible, autour de 25% à 30%. Tout stade confondu. Comme dans tous les cancers, le pronostic et les chances de guérison dépendent du stade de diagnostic de la maladie. Les petits cancers peuvent être traités endoscopiquement au cours d’un geste très simple (mucosectomie)  avec des chances de guérison proches de 100% si le cancer est superficiel.

Ce cancer est très accessible à la prévention puisque les facteurs de risques les plus importants sont l’infection chronique par HP et le tabac.

Les facteurs de risques génétiques doivent également être pris en considération puisqu’on retrouve des familles très à risques porteuses d’anomalies génétiques dans lesquelles les cas de cancers de l’estomac peuvent être très nombreux. Dans ce cas, un avis spécialisé et une consultation de génétique sont souhaitables. Chez les patients présentant un antécédent familial du 1er degré (parents, enfants, frères et sœurs), il est recommandé un dépistage systématique et une consultation spécialisée.

Le facteur carcinogène le plus important est donc la présence dans l’estomac d’une bactérie appelée Helicobacter Pylori qui se contracte le plus souvent dans l’entourage familial et dans l’enfance.

Cette bactérie est peut contaminante car elle vit en milieu acide et survit très peu de temps dans le milieu ambiant extérieur.

Elle peut se trouver dans l’estomac sans entraîner de symptôme particulier et être responsable uniquement de lésions de la muqueuse gastrique qui, au fil du temps, peuvent entraîner une succession de lésions histologiques pré cancéreuses puis cancéreuses : gastrite chronique, atrophie de la muqueuse, métaplasie intestinale, dysplasie de bas grade, dysplasie de haut grade puis cancer.

Seules les biopsies effectuées dans l’estomac au cours d’un examen endoscopique peuvent reconnaître et dépister les lésions pré cancéreuses.

La dysplasie de bas grade doit être surveillée de près et la dysplasie de haut grade peut être retirée endoscopiquement au cours d’un geste appelé mucosectomie endoscopique.

On sait depuis peu de temps que la présence de cette bactérie dans l’estomac est responsable de la quasi-totalité des cancers de l’estomac.

Il est pratiquement admis qu’en l’absence de cette bactérie dans l’estomac il n’y aucun risque de développer un cancer de l’estomac.

Pour cette raison, il est souhaitable pour toute personne présentant des facteurs de risques génétiques de savoir s’il est porteur ou non de cette bactérie et pour toute personne souffrant régulièrement de l’estomac ou ayant des antécédents d’ulcère gastrique ou duodénal, de savoir si cette bactérie reste présente ou non dans l’estomac.

L’éradication par une antibiothérapie adaptée de la bactérie permet de réduire considérablement les risques de développer le cancer de l’estomac voire de les annuler totalement.

C’est seulement en cas de présence de lésions pré cancéreuses déjà établies (atrophie, métaplasie intestinale, dysplasie de haut grade, dysplasie de bas grade) que le risque de cancer persiste malgré l’éradication de la bactérie.

Pour cette raison, la présence de ces lésions sur les prélèvements effectués dans l’estomac doit nécessiter une surveillance endoscopique régulière.

Il est important, lors de la réalisation d’un examen endoscopique de l’estomac, qu’au moins 5 biopsies dans l’antre et le fundus gastrique, soient réalisées. Ceci est d’autant plus important chez les personnes jeunes.

Le cancer de l’estomac est donc un cancer évitable.

Dr Eric VAILLANT