Contexte
Ces dernières années, la radiofréquence (RF) et, dans une moindre mesure, la cryothérapie (C) ont été proposées comme traitement visant à détruire des métastases hépatiques (MH), le plus souvent en complément ou dans le suivi d’une chirurgie hépatique. Le taux de récidive locale après ces techniques est mal connu et varie de 2 à 55%. L’un des principaux problèmes est en fait le dépistage de ces récidives, mal détectées par l’imagerie conventionnelle. Une équipe néerlandaise a évalué de façon prospective l’intérêt du PET-scan dans cette indication.
Patients et méthodes
Entre 1998 et 2000, 23 patients (pts) avec 96 MH non résécables de cancer colorectal (CCR) ont été traités par RF (n=6) et C (n=17). Les traitements étaient réalisés à ventre ouvert. En pré-opératoire, tous les pts bénéficiaient d’un bilan d’imagerie comprenant un PET-scan (avec fixation tumorale). En post-opératoire, aucun traitement adjuvant par chimiothérapie n’était réalisé. Le suivi moyen a été de 16 mois.
Résultats
Une chirurgie hépatique était réalisée de façon concomitante chez tous les pts traités par C et dans 2 cas de RF. Le nombre moyen de lésions traitées par pt était de 2.1 en cas de C et de 3.5 en cas de RF avec des tailles allant de 1-8 cm. Aucune mortalité post-opératoire n’a été enregistrée. Dans les trois semaines suivant le traitement, tous les pts ont bénéficié d’un scanner ne montrant aucun signe de résidu tumoral. Un PET-scan a été réalisé chez 22 pts : chez 5 pts (3/C, 2/RF), il persistait une fixation du 18-FDG au niveau des zones traités. Quatre de ces 5 pts ont développé une récidive locale dans le suivi. Le 5ème a présenté un abcès dans la zone traité. Une récidive locale n’a été détectée chez aucun des pts PET-scan négatif. Onze pts ont secondairement présenté une récidive hépatique en foie non traité, et 9 en extra-hépatique, toutes ces récidives étant détectées par les PET-scans ultérieurs avant les scanners de surveillance (4.7 mois avant en cas de récidive hépatique, 3.6 mois avant en cas de récidive extra-hépatique). Un seul cas de faux-positif au Pet-scan a rapporté correspondant à un abcès intra-abdominal.
Conclusion
Cette nouvelle série bien que limitée en taille confirme l’intérêt du PET-scan dans la surveillance du CCR métastatique. Elle permet surtout de dégager une nouvelle indication correspondant à la surveillance des lésions traitées par C et RF. Ces résultats demandent à être validés dans notre pratique quotidienne, une fois que le PET sera dévenu plus accessible !
Référence
Langenhoff BS, Oyen WJG, Jager GJ et al. Efficacy of fluorine-18-deoxyglucose positron emission tomography in detecting tumor recurrence after local ablative therapy for liver metastases: a prospective study. J Clin Oncol 2002;20:4453-8.