Les endotoxines bactériennes seraient associées à une moindre incidence du cancer colorectal

GM Pitari et al. PNAS USA, 2003 ;100 :2695-99

Plus d’un demi million de nouveaux cas de cancers colorectaux (CCR) sont répertoriés chaque année dans les pays industrialisés alors que l’incidence de ce cancer reste relativement faible dans les pays en voie de développement. Ce déséquilibre géographique suggère l’existence de facteurs environnementaux dans la genèse de ( ou la protection contre ) ce cancer. L’existence d’infections entérotoxiniques endémiques dans les zones de moindre incidence, a conduit les auteurs de cette étude à émettre l’hypothèse que ce type d’infection pourrait protéger du CCR. Ce travail montre que l’entérotoxine thermostable (ET) d’Eschérichia Coli entérotoxinogène est capable d’inhiber la prolifération de cellules cancéreuses coliques. Cette inhibition de prolifération serait secondaire à l’augmentation du cGMP intracellulaire lui même responsable d’une activation des canaux calciques L-cis-diltiazem sensibles. Les concentrations calciques intra-cellulaires ainsi augmentées inhiberaient la synthèse d’ADN et donc la multiplication cellulaire. L’utilisation d’analogues du cGMP reproduit les effets observés avec l’ET alors que celle d’agents bloquants les canaux calciques inhibe l’action de l’ET.

AU TOTAL

L’induction de cette nouvelle voie de signalisation anti-proliferative par l’ET d’ E. Coli pourrait expliquer les variations géographiques observées dans l’incidence du CCR et offrir de nouvelles voies de recherche dans la prévention de ce cancer.