Relation of hospital volume to colostomy rates and survival for patients with rectal cancer. Hodgson DC, Zhang W, Zaslavsky AM, Fuchs CS, Wright WE, Ayanian JZ. J Natl Cancer Inst 2003 ;95 :708-16.
La qualité du traitement chirurgical du cancer du rectum a une influence sur le contrôle de la maladie tumoral et la qualité de vie des patients traités.
Cette étude épidémiologique avait pour objectif d’étudier les résultats du traitement chirurgical du cancer du rectum en terme de taux de colostomie définitive, mortalité post-opératoire et survie globale, en fonction l’importance de l’activité de l’établissement où le patient était pris en charge.
De 1994 à 1997, 7257 patients porteurs d’un cancer du rectum (stade 1 à 3) ont été opérés dans 367 hôpitaux de l’état de Californie. Pendant le 4 années de l’étude le nombre d’intervention par hôpital variait de 1 à 113 (médiane 13). 221 hôpitaux (60.2%) pratiquaient un nombre d’interventions annuelles pour cancer du rectum inférieur ou égal à 7 par an. 29 hôpitaux (7.9%) pratiquaient un nombre d’interventions annuelles supérieur ou égal à 20.
Paramètre mesuré |
Hôpitaux à faible activité |
Hôpitaux à forte activité |
Gain |
P |
Colostomie définitive |
36.6% |
29.5% |
7.1% |
<0.001 |
Mortalité à 30 jours |
4.8% |
1.6% |
3.2% |
<0.001 |
Survie à 2 ans |
76.6% |
83.7% |
7.1% |
<0.001 |
Il est important de noter qu’il n’y avait pas de différence majeure dans les caractéristiques des patients traités pouvant expliquer les différences de résultats (âge, sexe, race, co-morbidité, classe socio-économique, localisation tumorale, stade évolutif de la tumeur traitée.). L’amélioration de survie obtenue grâce à la prise en charge dans une structure à forte activité était équivalente à l’amélioration obtenue par l’utilisation de la chimiothérapie et de la radiothérapie adjuvante (qui constituent le traitement standard pour les tumeurs T3 N1-2 en Amérique du Nord).
Cette excellente étude apporte une preuve de plus que la qualité des résultats est directement dépendante du volume de l’activité du chirurgien et de la structure. Elle implique nécessairement une réflexion de la part des patients, des professionnels de la santé et des structures de soins ainsi que des organismes payeurs. Elle devrait conduire à des modifications de pratique et à l’orientation des patients vers des structures réalisant au moins 2 interventions pour cancer du rectum par mois.
Références complémentaires
- Birkmeyer JD, Siewers AE, Finlayson EV, Stukel TA, Lucas FL, Batista I et al Hospital volume and surgical mortality in the United States ? N Engl J Med 2002;346:1128-37.
- Hillner BE, Smith TJ, Desch CE. Hospital and physician volume or specialization and outcome in cancer treatment. J Clin Oncol 2000;18:2327-40.