Quand traiter un sinus pilonidal ?
Un sinus pilonidal ne doit être traité que s’il est compliqué, c’est à dire infecté. En cas d’abcès, on procédera dans un premier temps à son traitement avant de programmer une intervention chirurgicale pour le sinus pilonidal. La première chose à retenir est qu’on ne traite pas un sinus pilonidal médicalement par des antibiotiques, même s’il est infecté. Le traitement du sinus pilonidal est exclusivement chirurgical. Le traitement de l’abcès qui peut compliquer ce sinus pilonidal est également exclusivement chirurgical. Il consiste à réaliser une petite incision qui peut se faire sous anesthésie locale, parfois sous anesthésie générale, pour en évacuer le pus. Appliquer des compresses d’alcool, utiliser des antiseptiques, des pommades antibiotiques, voire même des antibiotiques par la bouche, ne sont absolument pas indiqués et ne servent à rien du tout.
Quelle chirurgie proposer pour un sinus pilonidal ?
Le choix de la technique se fera en fonction de la présentation anatomique du sinus pilonidal infecté et après avoir informé le patient des avantages et inconvénients des différentes techniques. L’objectif est d’être guéri et de ne pas avoir de récidive, d’avoir une cicatrice on va dire acceptable, et de pouvoir reprendre une vie normale le plus vite possible. La chirurgie conservatrice ou mini invasive consiste à nettoyer les trajets et la cavité infectée sans créer de grande plaie. Deux possibilités, toutes deux sous anesthésie générale au bloc opératoire. Cette technique peut consister à ouvrir au niveau du sillon interfessier la peau, puis à la gratter fortement pour enlever toute infection; la plaie est peu profonde et va cicatriser en quelques semaines. D’autres techniques, comme le laser ou la radiofréquence, peuvent être proposées. Elles consistent à passer par les petites fossettes sans ouvrir la peau, ou alors un minimum et tout brûler, tout stériliser, en quelque sorte. Dans ces cas, il n’y a presque pas de plaie, la cicatrisation est plus rapide et la reprise des activités également. Le risque d’échec de ces traitements conservateurs est, en fonction des équipes, de cinq à plutôt 30 pour cent. La chirurgie ouverte ou classique, appelée également Lay-open, est la plus pratiquée en France. Elle consiste en l’ablation du sinus pilonidal et des tissus infectés en passant à distance de ceux-ci. Elle va créer une plaie relativement profonde au niveau de la fesse de part et d’autre du sillon interfessier. Cette plaie va nécessiter ensuite des soins post-opératoires pendant 2 à 3 mois, parfois plus. Si les soins post-opératoires ne sont pas douloureux, ils sont par contre responsables d’une reprise des activités, c’est à dire d’une vie normale, assez tardive. Cette technique permet cependant une cicatrisation en général assez discrète qui est centrée sur le sillon interfessier, avec un risque de récidive faible, en général inférieure à cinq pour cent. Certains chirurgiens proposent parfois une fermeture partielle ou complète de la plaie opératoire. Ceci pour accélérer la cicatrisation. Elles exposent dans ce cas à un risque plus important de complications infectieuses, de récidive et de cicatrices en général assez inesthétiques.
En résumé
Le traitement du sinus pilonidal doit être proposé qu’en cas de complication infectieuse de celui ci. Il est exclusivement chirurgical et le choix de la technique doit se faire en tenant compte de la présentation anatomique, mais également des attentes du patient.
Le Dr. Thierry Higuero répond aux questions sur le sinus pilonidal.
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