Chemsex : quels risques du sexe sous drogue ?

On dit chemsex sexe pour chemical sexuality, c’est à dire activité sexuelle sous drogues. Les drogues les plus souvent utilisées en cas de chemsex, et elles sont très nombreuses, sont les métamphétamines, le GHB, la cocaïne, la kétamine, les cathinones et encore bien d’autres. Du fait de l’utilisation de ces drogues, les relations sexuelles seront ainsi facilitées, améliorées et prolongées plusieurs heures, voire plusieurs jours. Le chemsex concerne essentiellement les populations homosexuelles masculines dans les grandes villes, dans les capitales Paris, Madrid, Londres, mais également des grandes villes de province en France comme Montpellier et Nice.

Est-ce une pratique à risque ?

De nombreuses études réalisées dans le monde entier ont montré que le chemsex conduit à des pratiques à risque beaucoup plus importantes que lorsqu’on ne consomme pas de drogues. Ces comportements à risque, c’est quoi ? C’est plus de partenaires sexuels, plus de partenaires sexuels inconnus, une moindre utilisation du préservatif, l’utilisation également d’objets de taille parfois importante, de nombreux partenaires au cours d’une même soirée, des marathons sexuels avec de nombreux partenaires lors des mêmes sessions, ces marathons pouvant durer 2 à 3 jours également. De plus, ces risques sont démultipliés par l’utilisation d’applications sur les smartphones de réseautage permettant de faire des vrais relais lors de ces marathons sexuels. Bien évidemment, à côté de ces conduites à risques sur le plan sexuel, le risque est celui des addictions aux drogues qui parfois se poursuit même en stoppant les activités sexuelles.

Le Chemsex facteur favorisant les IST ?

Lorsque l’on compare les personnes qui font du chemsex à celles qui ont des activités sexuelles sans drogue, on se rend compte que le risque de contamination bactérienne est multiplié par 2 à 6. Je parle de syphilis, de de gonocoque, de chlamydiose. Les risques avec les virus sont également importants, notamment les hépatites et le VIH. Le risque de contamination par le VIH étant cependant contrôlé par la PrEP, la PrEP étant un traitement que l’on peut prendre avant le rapport sexuel et après pour diminuer très fortement, voire même annuler le risque de transmission du virus VIH. Ces risques d’infection sexuellement transmises sont dus donc au fait qu’il y ait des partenaires nombreux, inconnus et de l’absence de port de préservatif.

Quels autres risques ?

Outre les risques d’infection sexuellement transmises, il existe également des risques de lésions anatomiques. Ceci du fait de rapports sexuels plus intenses, plus prolongés du nombre de partenaires, de la moindre douleur ressentie, de l’utilisation de corps étrangers plus ou moins volumineux et de la pratique plus fréquente du fist-fucking. Tout cela peut provoquer des lésions sphinctériennes, c’est à dire des lésions au niveau des muscles de l’anus et donc des troubles de la continence anale, mais également des lacérations de la muqueuse rectale avec des saignements, voire même des hématomes, des bleus de la paroi rectale et des perforations du côlon et du rectum. En résumé, le chemsex est l’utilisation de drogues avant ou pendant des activités sexuelles planifiées. Elles concernent essentiellement les populations homosexuelles masculines dans les grandes capitales. Elle est à risque d’infection sexuellement transmise, de lésions anatomiques au niveau de l’anus, du rectum et également du côlon, et enfin, elle est à risque de troubles d’addictions et de désociabilisation.

Le proctologue Thierry Higuero aborde tous les niveaux de risques du chemsex