La fissure anale expliquée par un proctologue

Qu’est-ce qu’une fissure anale ?

La fissure anale correspond à une plaie de l’anoderme, c’est à dire la peau qui est située entre la marge anale et le rectum. Le rectum étant la fin des intestins. Il faut la différencier d’autres problèmes que l’on peut avoir au niveau de l’anus, que ce soit un problème d’hémorroïdes, une infection, une inflammation ou une tumeur. L’examen clinique est donc indispensable. La fissure anale est un motif de consultation très fréquent en proctologie. Elle touche l’adulte jeune de façon égale entre l’homme et la femme et jusqu’à 20 pour cent des femmes après l’accouchement. On dit que la fissure anale est aiguë lorsqu’elle est récente, moins de six semaines, et chronique lorsqu’elle est plus ancienne.

Comment se manifeste une fissure anale ?

Elle se caractérise par une douleur et des saignements lors de la défécation. La douleur peut être plus ou moins intense et classiquement en trois temps. Le premier temps lorsque la selle va passer avec une douleur à type de verre pilé, de déchirure. Puis, après une petite accalmie, une douleur va monter, intense qui va durer de quelques minutes, mais parfois quelques heures, et qui est due à la contraction du muscle de l’anus que l’on appelle le sphincter. Il peut également y avoir des saignements. Ces saignements sont plus souvent minimes, mais peuvent être abondants, tachant le papier et tachant également la cuvette des toilettes. Lorsque à cela se rajoutent des démangeaisons, il faut toujours suspecter une infection de cette fissure et donc examiner le patient.

À quoi est due une fissure anale ?

L’événement initial est très souvent le passage d’une selle dure ou volumineuse, ou parfois d’une diarrhée importante qui va déchirer littéralement l’anoderme, donc la peau de la marge anale. La cicatrisation peut être gênée du fait d’une contraction réflexe à la douleur et également d’une mauvaise circulation sanguine à ce niveau de l’anus.

Quel est le risque d’une fissure anale ?

Le premier risque est celui d’avoir une mauvaise qualité de vie; mauvaise qualité parce que du fait de la douleur, les patients vont avoir tendance à se constiper. Lorsqu’ils vont se constiper, cela va majorer, entretenir la fissure qui va perdurer. Un autre risque est celui de voir apparaître une infection de cette fissure. Cette infection peut être superficielle, pas grave, mais peut également correspondre à une infection plus profonde que l’on appelle une fistule, avec même création d’un abcès. Dans ce cas là, le traitement va changer vu qu’il ne sera que chirurgical.

Quel est le traitement d’une fissure anale ?

Les grands principes de ce traitement sont simples. Le traitement est avant tout médical. On va donner des laxatifs pour réguler le transit des antalgiques pour ne pas avoir mal et des crèmes qui vont aider à cicatriser la fissure. Ces crèmes sont appliquées pendant 6 à 8 semaines au minimum. En cas d’échec ou dans certaines situations, on peut proposer une chirurgie dont les suites sont en général simples.

En résumé

En résumé, la fissure anale: Elle correspond à une plaie de l’anoderme, c’est à dire de la peau située au niveau de la marge anale. Elle est responsable d’une constipation réflexe qui peut provoquer un cercle vicieux et faire que la fissure ne cicatrice pas. Le traitement est essentiellement médical. En cas d’échec, on peut faire une chirurgie dont les suites sont simples. Enfin, la consultation est vraiment indispensable pour affirmer ce diagnostic.

Le gastro-entérologue et proctologue Thierry Higuero vous dit tout sur la fissure anale.