5 choses à savoir sur le vaccin contre le papillomavirus et le cancer de l’anus

Quel est le virus responsable ?

Le virus en cause est le papillomavirus ou HPV, human papilloma virus en anglais. Il y a de très nombreux types de papillomavirus différents. La plupart provoquent simplement des condylomes, autrement appelés verrues vénériennes. En revanche, d’autres types de virus sont capables d’infecter les cellules et de les modifier et de provoquer ce qu’on appelle de la dysplasie. Autrement dit, des lésions qui sont potentiellement pré-cancéreuses.

Quel est ce vaccin ?

Le vaccin actuellement disponible s’appelle Gardasil 9, car il est ciblé contre neuf souches de papillomavirus différents.

Pourquoi se faire vacciner ?

Il est impératif de vacciner les adolescents, garçons et filles, car ceci va les protéger contre les infections à papillomavirus qu’ils pourraient contracter tout au long de leur vie. En effet, en France, on est très loin de l’immunité collective et on est autour de 20% à 30% des filles en fonction de leur tranche d’âge et pratiquement 0% pour les garçons. Par contraste, au Portugal, par exemple, on est à 87% de couverture vaccinale. Dans les pays où la couverture vaccinale est excellente. Depuis longtemps, on ne voit pratiquement plus de dysplasie et on ne voit donc pratiquement plus de cancer du col. Et de façon un peu inattendue, mais c’est une réalité, les condylomes ont pratiquement disparu.

Qui doit-on vacciner ?

On doit vacciner tous les adolescents ou tous les jeunes entre onze et quatorze ans et dans ce cas, il faut simplement deux injections. Si on a loupé cette période, on va pouvoir vacciner les adolescents un peu plus tard à partir de quinze ans, mais cette fois ci, il leur faudra trois injections. Il faut rappeler que le problème de la dysplasie anale et du cancer de l’anus, c’est beaucoup plus fréquent chez les patients séropositifs pour le VIH et chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes. Et donc, on pourrait se dire qu’il n’est pas forcément nécessaire de vacciner les garçons. Néanmoins, pour la couverture vaccinale, c’est extrêmement important et d’autre part, on ne connaît pas l’orientation sexuelle le plus souvent à onze ans.

Quel est le risque de se faire vacciner ?

Pour tous les vaccins, il peut y avoir des réactions bénignes dans les suites de la vaccination, c’est bien connu, et ça ne pose aucun problème. En revanche, les risques de complications à long terme et les complications sévères sont considérées comme quasi nulles. Bien sûr, la polémique existe toujours. Elle est alimentée quotidiennement par les lobbies anti-vaccin, comme ce sont le plus souvent les parents et les médecins généralistes qui sont responsables de la vaccination des jeunes, Et bien, ils sont aussi responsables lorsque cela n’a pas été fait. Mais il ne faut pas hésiter pour autant à réaliser à l’âge adulte une vaccination de rattrapage, et ceci jusqu’à l’âge de 26 ans.

En résumé

En résumé, la couverture vaccinale en France contre le papillomavirus est au niveau d’un pays du tiers monde. Si l’on vaccinait environ 70% des filles à l’exclusion des garçons, on éviterait en France tous les ans à peu près 1300 cancers du col et à peu près 400 cancers de l’anus. Et on éviterait aussi probablement énormément de problèmes liés au condylomes.

Le Dr. Frédéric Juguet, Proctologue à Bordeaux vous en dit plus sur le vaccin contre le papillomavirus et le cancer de l’anus.

Envie d’en savoir plus ? Consultez cet article de la SNFCP : Dépistage des lésions précancéreuses dysplasiques anales dues au papillomavirus chez les sujets à risque (HIV, HSH…)