Rectocolite hémorragique : tout savoir sur les traitements médicaux

La prise en charge d’un malade atteint d’une rectocolite hémorragique résulte d’une démarche complexe et adaptée à chaque patient et à sa maladie.

Cinq grands types de médicaments sont utilisés dans cette situation : les 5-amino-salicylés, les corticoïdes, les immunosuppresseurs, les biothérapies et les antibiotiques.

Quand et comment utiliser les salicylés et les corticoïdes ?

Les salicylés sont un type d’anti inflammatoires adaptés au tube digestif.

On utilise dans cette situation les 5-ASA. Ils existent sous forme de comprimés, de granulés. Ils peuvent être administrés par la bouche sous forme de comprimés et de granulés et par voie anale sous forme de suppositoires et de lavements.

La surveillance de ce type de traitement est simple avec un bilan biologique tous les six mois.  Leur tolérance est très bonne, permettant une utilisation au long cours.

Les salicylés sont utilisés dans la rectocolite hémorragique, en cas de maladie peu sévère, en cas de poussée et en entretien.

Les corticoïdes sont des anti-inflammatoires dits stéroïdiens. Ils peuvent être prescrits par la bouche sous forme de comprimés, par voie injectable et par voie anale, sous forme de suppositoires ou de lavements. Le traitement par corticoïdes est habituellement débuté à doses élevées.

Puis, une fois l’efficacité obtenue, on va diminuer progressivement de doses jusqu’à arrêter le médicament.

En effet, il n’est pas conseillé de poursuivre au long cours les corticoïdes, car ils ont des effets indésirables parfois extrêmement gênants.

La survenue de ces effets indésirables peut d’ailleurs être prévenue par certaines précautions alimentaires.

Des corticoïdes sont prescrits dans la rectocolite hémorragique, en cas d’inefficacité des 5-ASA, ou alors d’emblée dans des poussées sévères.

Quand et comment utiliser les immunosuppresseurs ?

Les immunosuppresseurs sont des médicaments qui diminuent les réactions du système immunitaire. On utilise surtout l’Azathioprine qui est administré par voie orale. Plus rarement, le méthotrexate, qui est administré par voie sous cutanée ou orale. Il faut en général 2 à 3 mois pour qu’il soit efficace.

Ces deux médicaments sont utilisés essentiellement dans la rectocolite hémorragique pour pouvoir stopper les corticoïdes tout en évitant une réapparition de la maladie. L’utilisation des immunosuppresseurs impose une surveillance régulière par examen clinique et surtout bilan sanguin. On évite ce type de médicaments chez les personnes âgées ou chez les personnes qui ont un cancer évolutif.

Avec ce type de traitement, il ne faudra jamais prescrire de vaccin vivant atténué, tel par exemple la fièvre jaune.

Quand et comment utiliser les biothérapies : anti-TNF, anti-intégrines et anti-interleukines ?

Les biothérapies sont des produits dérivés de substances présentes dans l’organisme vivant.

Il y en a trois, essentiellement que l’on utilise, les anti-TNF, les anti-intégrines et les anti l’interleukines. Le TNF alpha, les intégrines et les interleukines sont des molécules qui vont participer au processus inflammatoire.

On va donc utiliser des médicaments qui vont bloquer ce processus inflammatoire.

Ces trois types de biothérapie sont en général prescrits par voie injectable mais également par voie sous cutanée, ce qui est beaucoup plus pratique n général pour la majorité des patients.

Les effets secondaires sont dominés par le risque d’infection et pour certains de ces médicaments par des réactions inflammatoires locales.

Une fois dans l’organisme, la durée de vie de ces molécules est de 2 à 3, voire quatre mois. Là aussi, ces médicaments nécessitent une surveillance clinique et biologique régulière.

D’une façon générale, si une biothérapie a permis de contrôler une poussée de la maladie, il pourra être maintenu en entretien jusqu’à perte d’efficacité.

Sur une maladie bien contrôlée grâce à la biothérapie, une interruption de ce dernier pourra être également discutée au cas par cas avec le médecin.

Quelle précautions prendre avant un traitement par biothérapie ?

Avant de débuter une biothérapie, il est important de réaliser un bilan pré thérapeutique pour s’assurer qu’il n’y ait pas de contre-indication. Il faudra également vérifier le calendrier vaccinal.

En effet, certains vaccins devront être réalisés avant la mise en route de ce type de traitement et d’autres vaccins seront contre indiqués, notamment les vaccins vivants atténués, pendant toute la durée du traitement.

Une surveillance clinique et biologique régulière sera établie par le médecin pendant toute la durée du traitement.

Quand et comment utiliser les antibiotiques ?

Dans le cas de la rectocolite hémorragique, il n’y a pas d’indication à utiliser d’antibiotiques, sauf en cas d’infection.

En résumé, dans la rectocolite hémorragique, les 5-ASA sont bien tolérés et suffisants pour les poussées peu sévères.

Les corticoïdes sont très efficaces mais ne peuvent être poursuivis à long terme du fait de leurs effets indésirables.

Les immunosuppresseurs sont actuellement moins utilisés mais gardent toujours une indication en cas de rectocolite hémorragique.

Et enfin, les biothérapies ont révolutionné la prise en charge des patients atteints de rectocolite en poussées sévères.

Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger My MICI Book sur le site du CREGG.

Le Dr. Thierry Higuero décrypte les 5 grands types de médicaments utilisés en cas de rectocolite hémorragique.