Quels traitements en cas de poussée de rectocolite hémorragique ?
L’objectif en cas de poussée de RCH, c’est d’obtenir la rémission de la maladie.
On utilise en première ligne des 5-ASA en comprimés à fortes doses plus ou moins associés à des traitements locaux, c’est-à-dire suppositoires ou lavements, selon la hauteur de l’atteinte colique. En cas d’échec ou d’emblée dans les formes graves, on peut être amené à traiter par corticoïdes, anti-TNF ou encore cyclosporine.
Quels traitements d’entretien en cas de rectocolite hémorragique ?
L’objectif du traitement d’entretien est d’éviter l’apparition de nouvelles poussées.
La base du traitement d’entretien de la RCH ce sont le plus souvent des 5-ASA en comprimés. Dans le cas des rectites, des suppositoires peuvent suffire en traitement d’entretien. En cas d’échec des 5-ASA, on pourra utiliser d’autres traitements comme des immunosuppresseurs ou encore des biothérapies comme les anti-TNF, le védolizumab, l’ustékinumab, les anti IL 23 ou encore les anti-JAK, comme le tofacitinib.
De façon générale, si un traitement a permis le maintien en rémission de la maladie, ce traitement sera maintenu jusqu’à éventuellement une perte d’efficacité ou alors une décision médicale partagée de désescalade thérapeutique.
Les promesses des années à venir : nouveaux immunosuppresseurs et probiotiques ?
De très importants progrès ont été faits ces dernières années et de nombreuses nouvelles molécules sont aujourd’hui attendues. Il s’agit notamment des petites molécules qui ont l’avantage d’être disponibles en comprimé et non plus par voie injectable.
De nombreuses recherches sont également menées sur les probiotiques. Certains probiotiques ont montré une efficacité dans les pochites ou dans les RCH minimes.
Quels traitements associés en cas de rectocolite hémorragique ?
Les vitamines et les sels minéraux sont utiles pour pallier les carences liées à la maladie ou liées à la cortico-thérapie. Il existe souvent un manque de fer qui peut être supplémenté par voie orale ou injectable selon les cas.
Les antispasmodiques permettent d’améliorer le confort en diminuant les phénomènes douloureux et les ballonnements. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être utiles pour traiter les manifestations articulaires en lien avec les MICI. Cependant, il faut être prudent car ils peuvent déclencher une poussée et il faut donc privilégier les anti-inflammatoires de la famille des coxibs sur une courte durée.
Tout patient peut également avoir besoin, à un moment donné, de médicaments pour surmonter ses angoisses liées à la maladie ou à autre chose. La prescription de médicaments à visée psychique peut être utile, plus ou moins associée à une psychothérapie.
Dans le traitement de la RCH, les médecines douces ou complémentaires ne peuvent en rien remplacer les traitements conventionnels. Les médecines complémentaires peuvent cependant être utiles pour améliorer tels ou tels aspects de la symptomatologie.
En résumé
Les 5-ASA sont le traitement de première ligne de la RCH, que ce soit pour les poussées ou pour le traitement d’entretien. En cas d’échec, on peut être amené à utiliser des corticoïdes, des immunosuppresseurs ou bien une biothérapie.
Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger My MICI Book sur le site du CREGG.
La Dr Anne Laurain vous donne les clés pour tout savoir sur les stratégies thérapeutiques en cas de rectocolite hémorragique.