Quelles sont les complications digestives de la maladie de Crohn ?
La plupart des complications peuvent être évitées ou stoppées dans leur évolution grâce au traitement. D’où l’importance de bien suivre le traitement prescrit par le médecin et ne pas l’interrompre sans son avis.
La fistule est la complication la plus fréquente de la maladie de Crohn. Elle est due à des phénomènes inflammatoires qui vont conduire à la formation d’un abcès, une poche de pus qui va s’évacuer dans un organe voisin.
La fistule est donc en quelque sorte un trajet de pus entre deux segments digestifs, ou alors entre un segment digestif et la peau ou un autre organe de voisinage comme la vessie par exemple.
La constitution d’une fistule peut s’accompagner de douleurs, de fièvre, d’une altération de l’état général et si la fistule est localisée au niveau de l’anus, de manifestations dans cette zone.
La sténose digestive est un rétrécissement du tube digestif. Cela peut provoquer une occlusion et donc des douleurs abdominales avec un arrêt des matières et des gaz.
Autre complication, parfois consécutive à la sténose, la perforation d’un morceau d’intestin qui peut conduire à une péritonite et donc à une prise en charge chirurgicale en urgence.
Les hémorragies, qui sont dues à des lésions intestinales, ces hémorragies étant le plus souvent très discrètes.
Le risque de cancer est exceptionnel. Il concerne essentiellement les atteintes du gros intestin, après de nombreuses années d’évolution et il peut être prévenu par la surveillance endoscopique régulière.
Quelles sont les complications non digestives de la maladie de Crohn ?
L’état inflammatoire et la malabsorption intestinale des aliments peut être responsable d’une anémie, de carence vitaminique pouvant mener à une dénutrition et une altération de l’état général se traduisant par un amaigrissement.
Il est possible également de constater des thromboses veineuses et artérielles, essentiellement lors des poussées inflammatoires de la maladie de Crohn.
Il y a un risque également plus élevé de calculs de la vésicule biliaire et des reins.
Enfin, une diminution de la teneur en calcium des os doit être recherchée et prévenue.
Comment surveiller la maladie de Crohn ?
La surveillance de la maladie de Crohn est indispensable. Elle va permettre d’adapter le traitement, de juger de son efficacité et d’éviter les complications.
On va s’aider pour cela de l’examen clinique, de marqueurs biologiques.
Un marqueur récent est la calprotectine que l’on recherche dans les selles et qui montre s’il y a ou pas une inflammation.
On va également proposer des examens radiologiques comme l’IRM, le scanner par exemple.
Les contrôles endoscopiques par coloscopie sont également proposés pour s’assurer de la bonne efficacité des traitements et pour rechercher chez certains patients une complication à type de cancer du côlon.
Chaque patient est un cas particulier
En réalité, il est très difficile de proposer un suivi standard. Le suivi sera adapté en fonction du patient, de la maladie, son extension, la réponse au traitement.
Bref, beaucoup de paramètres vont influer.
De façon générale, les premières années, on va suivre les patients lorsqu’il est en rémission tous les 3 mois, puis ensuite tous les 6 mois.
En résumé
En résumé, les complications les plus fréquentes de la maladie de Crohn sont les fistules et les sténoses. Elles peuvent être prévenues par le traitement et un suivi régulier. La surveillance est indispensable, elle est clinique, radiologique et biologique.
Enfin, le suivi sera toujours personnalisé pour chaque patient.
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Le Dr Thierry Higuero révèle les éléments importants à retenir sur les complications et les moyens de surveillance de la maladie de Crohn.