Maladie de Crohn/Rectocolite hémorragique : tout savoir sur le risque de cancer du côlon

Le risque de cancer du côlon est-il plus fréquent en cas de MICI ? Pourquoi ?

On considère que l’existence d’une maladie inflammatoire du côlon augmente un petit peu le risque de cancer, avec notamment un risque de 5% après 30 ans d’évolution.

Ce risque est d’autant plus important que la maladie est étendue, qu’elle n’est pas contrôlée médicalement et qu’elle est associée à une maladie du foie qu’on appelle la cholangite sclérosante primitive.

Comment dépister le cancer du côlon en cas de MICI ? A partir de quand ? Dysplasie ?

La coloscopie est l’examen de référence pour dépister le cancer du côlon.

Chez les patients ayant une MICI avec atteinte du côlon, des coloscopies de dépistage sont indispensables. Le but est de détecter des lésions précancéreuses qui permettront d’éviter l’apparition du cancer.

Quand débuter cette surveillance ?

Chez des patients avec une RCH, une coloscopie de dépistage devra être effectuée 6 à 8 ans après le début des symptômes, sauf pour les patients atteints uniquement de rectite.

En effet, en cas de rectite, il n’y a pas de sur-risque de cancer.

En revanche, si on est atteint d’une cholangite sclérosante primitive, il faudra commencer le dépistage immédiatement.

Ensuite, la surveillance dépendra de l’existence ou non de pseudo polypes, d’antécédents de cancer du côlon au niveau familial ou bien de la présence d’une cholangite sclérosante primitive.

Si le risque est élevé, une coloscopie de dépistage après la première coloscopie initiale sera réalisée tous les 1 à 2 ans. Par contre, si le risque est faible, elle pourra être réalisée tous les 3 à 4 ans.

Que fait-on si l’on découvre une dysplasie ? La dysplasie est une lésion précancéreuse.

En cas de RCH, si on trouve une dysplasie de haut grade qui est vraiment confirmée, ce sera une indication à retirer l’ensemble du côlon pour prévenir l’apparition d’un cancer.

Comment prévenir le cancer du côlon en cas de MICI ?

Bien que les données soient actuellement limitées, il semble que la prise de 5-ASA à petites doses chez tous les patients atteints d’une MICI au niveau du côlon pourrait diminuer le risque de cancer.

Y a-t-il un risque de cancer provoqué par les traitements des MICI ?

Le dernier consensus européen a confirmé que les patients traités par thiopurines, c’est à dire par exemple par Azathioprine, avaient un petit sur-risque de cancer, notamment de lymphomes, de cancer de la peau et des cancers des voies urinaires.

C’est pourquoi il est recommandé aux patients qui prennent ces traitements de limiter leur exposition au soleil et de consulter régulièrement un dermatologue.

En revanche, il n’existe aucune preuve de sur-risque de cancer quand on est traité par anti-TNF seul.

En résumé

En résumé, le cancer du côlon est plus fréquent en cas de MICI atteignant le côlon.

Il est donc nécessaire de faire des coloscopies, de dépistage dont la fréquence sera déterminée au cas par cas.

Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger My MICI Book sur le site du CREGG.

Informez-vous sur le risque du cancer du côlon en cas de maladie de Crohn et de Rectocolite hémorragique grâce aux propos de la Dr Anne Laurain.