Anémies, carences ferriprives et vitaminiques

L’anémie est la complication extra intestinale la plus fréquente dans les MICI.

L’anémie se définit comme un taux d’hémoglobine (contenu dans les globules rouges) inférieur à 13g/dl pour l’homme et 12g/dl chez la femme.

L’anémie a un impact important sur la qualité de vie des patients, il est donc essentiel de la diagnostiquer et de la corriger.

En effet la diminution de l’hémoglobine (anémie) peut être responsable d’une diminution des performances physiques et cognitives, de fatigue, de maux de tête, de vertiges, de troubles du sommeil, d’essoufflement, de perte de cheveux, d’anorexie, de nausées et de perturbations de la libido…

L’ANÉMIE DANS LES MICI

L’anémie est la complication extra intestinale la plus fréquente dans les MICI. L’anémie se définit comme un taux d’hémoglobine (contenu dans les globules rouges) inférieur à 13g/dl pour l’homme et 12 g/dl chez la femme.

L’anémie a un impact important sur la qualité de vie des patients, il est donc essentiel de la diagnostiquer et de la corriger. En effet la diminution de l’hémoglobine (anémie) peut être responsable d’une diminution des performances physiques et cognitives, de fatigue, de maux de tête, de vertiges, de troubles du sommeil, d’essoufflement, de perte de cheveux, d’anorexie, de nausées et de perturbations de la libido…

Les causes d’anémie dans les MICI sont multifactorielles. Parmi les causes, la carence en fer (ou martiale) est la plus fréquente. Elle reste souvent sous-estimée et mal traitée. La carence en fer peut être absolue (baisse des réserves en fer par hémorragie, absorption insuffisante, restriction alimentaire) ou fonctionnelle (suite à un syndrome inflammatoire).

L’inflammation chronique est une cause également fréquente d’anémie en affectant la durée de vie et la capacité de production des globules rouges.

La carence en vitamine B12 et en acide folique (B9) peut être responsable également d’anémie occasionnelle dans les MICI. Cette carence est le résultat d’une absorption insuffisante par l’intestin grêle soit secondaire à l’inflammation directe dans cette zone soit secondaire à une résection chirurgicale dans cette zone.

Dans de rares cas, l’anémie peut être secondaire à des prises médicamenteuses comme la sulfazalasine, la mesalazine, l’azathioprine et la mercaptopurine.

Le dépistage de l’anémie se fera sur des tests sanguins biologiques.

En fonctions des résultats, il faudra discuter avec son médecin de la thérapeutique à mettre en œuvre pour corriger cette anémie en fonction de la cause : apport de fer ou vitamines per os, par voie IV ou IM, transfusions sanguines.

Carence en fer

La carence en fer dans les MICI est fréquente et reste souvent sous-estimée. Elle est souvent mal traitée.

Pourquoi une carence en fer dans les MICI ?

Elle peut s’observer pour plusieurs raisons :

  • à cause d’hémorragie intestinale surtout dans la RCH,
  • par une absorption insuffisante du fer par le duodénum et le jéjunum (les 2 premières parties de l’intestin grêle) à cause d’une inflammation directe sur ces zones,
  • par une inflammation chronique de l’intestin,
  • par une alimentation ne contenant pas assez de fer.

Conséquences de la carence en fer

Le manque de fer (carence martiale) provoque une diminution de la fabrication de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges, on parle alors d’anémie quand l’hémoglobine est inférieure à 13 g/dl pour un homme et inférieure à 12 g/dl pour une femme (11 pour la femme enceinte).

L’anémie est responsable de multiples maux (cf. paragraphe anémie) avec une diminution importante des performances physiques et intellectuelles.

Même sans anémie, la carence en fer, à elle seule peut entraîner une fatigue et justifier d’un apport de fer.

Comment corriger la carence en fer ?

L’objectif du traitement est de corriger l’insuffisance en fer afin de normaliser le taux d’hémoglobine et le stock en fer rapidement.

La première étape est une adaptation diététique avec une alimentation riche en fer (abats, foie de veau, viande rouge, coquillages, huîtres, poisson, légumineuses, fruits secs, cacao, œufs…).

Un apport en fer par voie orale sera mis en place, mais sa tolérance n’est pas toujours bonne dans les MICI et un apport en fer par voie intra-veineuse sera proposé en cas d’intolérance ou d’anémie.

Dans les anémies sévères, un traitement par transfusion sanguine pourra être proposé.

La carence en vitamine B9-B12 dans les MICI

Pourquoi une carence en vitamine B9 et B12 peut survenir dans les MICI ?

On peut observer ce type de carence dans les MICI par :

  • un défaut d’absorption par l’intestin grêle (au niveau du jéjunum pour la vitamine B9 et iléon pour la vitamine B12) soit secondaire à l’inflammation directe sur ces zones, soit secondaire à une résection chirurgicale de cette zone,
  • une alimentation insuffisamment riche en vitamines B9 et B12.

Quel est le rôle de ces vitamines ?

La vitamine B9 participe à la production de matériel génétique (ADN-ARN) et des acides aminés nécessaires à la croissance des cellules (globules rouges, globules blancs, cellules intestinales, cellules de la peau…).

La vitamine B12 à un rôle dans la maturation des globules rouges à partir des cellules souches, mais également des acides gras et certains acides aminés.

Quelles sont les conséquences de la carence ?

Cette carence entraîne une anémie macrocytaire (avec des globules rouges plus gros que la normale). Les conséquences de cette anémie sont comparables à celles évoquées dans le chapitre anémie (cf. supra)

Comment corriger cette carence ?

Il faut privilégier une alimentation riche en B9 (épinards, salade, haricots blancs…) et B12 (abats, poisson, crustacés, œufs…).

Un apport en vitamine per os pourra se faire également ou par voie intra-musculaire pour la vitamine B12 si nécessaire.

Dans certaines circonstances particulières, une supplémentation systématique en B9 (=acide folique) se fera en cas de traitement par méthotrexate et en vitamine B12 en cas de résection iléale importante.

La carence en vitamine D (voir chapitre déminéralisation osseuse)

La prévalence de l’insuffisance en vitamine D est élevée dans la population générale, mais il n’est cependant pas clairement établi que la prévalence de l’insuffisance en vitamine D est plus élevée dans les MICI que dans d’autres maladies chroniques ou que chez les sujets témoins. La carence en vitamine D dans les MICI est multifactorielle.

Elle est souvent secondaire à une insuffisance d’absorption de la vitamine D par l’iléon (partie terminale de l’intestin grêle) soit à cause de l’inflammation chronique directe sur cette zone, soit à cause d’une résection chirurgicale de l’intestin.

Certains patients ont parfois une résection importante de l’intestin entraînant une perte d’absorption de la vitamine D et du calcium.

Enfin un défaut d’exposition au soleil peut parfois entraîner une carence en vitamine D. Il n’y a pas de consensus sur la valeur normale de la 25-OH-vitamine D3.

Quel est le rôle de la vitamine D ?

Elle permet l’absorption du calcium par l’intestin, la réabsorption du calcium et du phosphore par les reins et la résorption des os qui sont en renouvellement continu.

Des d’études suggèrent un rôle de la vitamine D dans les MICI qui aurait des propriétés immuno-modulatrices et un effet sur le microbiote.

Quelle est la conséquence de la carence en vitamine D ?

Elle est en partie responsable de la déminéralisation osseuse (ostéomalacie) qui est longtemps silencieuse avant d’être responsable de fractures osseuses et notamment de fractures des vertèbres.

Chez les patients atteints de MICI, la déminéralisation est accentuée s’ils sont âgés, fumeurs, sous corticoïdes ou que la MICI est évolutive.

La minéralisation osseuse s’apprécie en réalisant une densitométrie osseuse : c’est un examen inoffensif et indolore utilisant les rayons X, il permet de mesurer avec précision la densité minérale de l’os.

Comment traiter cette carence ?

  • En mettant en place des mesures générales d’hygiène :
    ✔ Arrêt du tabac.
    ✔ Activité physique régulière.
    ✔ Alimentation équilibrée et en privilégiant certains aliments (poissons et huile de poisson, le lait, le beurre, le fromage, les champignons).
  • En traitant efficacement sa MICI et en évitant le plus possible une corticothérapie longue.
  • En prenant une supplémentation en calcium et vitamine D (systématique 100000UI tous les 3 mois) en cas de carence importante.