Journée Nutrition 2011

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Conférences

Physiopathologie de l’obésité

Pr Arnaud Basdevant

Résumé :

L’obésité est une « maladie de société » liée à la transition nutritionnelle, aux évolutions des modes de vie et de l’environnement. L’obésité résulte d’un déséquilibre du bilan d’énergie aboutissant à une accumulation des réserves  sous forme de triglycérides dans différents dépôts de l’organisme. Biologiquement, ’obésité est une pathologie des systèmes en charge de contrôler le niveau des réserves d’énergie. L’obésité n’est donc pas  une simple conséquence  de la « gloutonnerie ». Les conceptions physiopathologiques se complexifient. Interagissent selon des modalités variables, des déterminants biologiques, comportementaux, économiques et environnementaux qui se renforcent les uns les autres. D’abord dépendante de facteurs comportementaux dont l’impact sera d’autant plus important qu’il existe une prédisposition génétique, l’obésité devient une maladie du tissu adipeux retentissant sur le reste de l’organisme et ayant tendance à la chronicisation. Il s’agit d’une pathologie d’un organe le tissu adipeux et de ses relations avec l’ensemble de l’organisme . L’hétérogénéité clinique de l’obésité tient à  la variété de ses déterminants et de ses conséquences, d’où la nécessité de stratégies préventives et thérapeutiques multifocales.

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Cancer et nutrition

Dr Marie Christine Boutron

Résumé :

L’alimentation joue un rôle important dans la survenue de nombreux cancers fréquents, les études de populations ayant changé de régime alimentaire pour des raisons d’émigration ou de religion l’ont bien montré. On incrimine le plus souvent une mauvaise qualité de l’alimentation, marquée par les excès de ce que les chercheurs appellent le régime occidental (consommation préférentielle d’aliments très caloriques apportant peu de vitamines et minéraux et/ou très riches en graisses, surtout en graisses animales, riches en sucres ajoutés, peu de fruits et légumes). A l’inverse, les régimes « prudent » (apport en calories modéré, fruits et légumes, laitages maigres, poisson ou viandes maigres), ou « méditerranéen » (fruits et légumes, huile d’olive, poisson, un peu de vin, fruits oléagineux, peu de laitages et de viande) sont associés à un risque moindre de nombreux cancers.

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La nutrition pour les nuls

Dr Arnaud Cocaul

Résumé :

L’intitulé de ma session “la nutrition pour les nuls” permet d’établir un survol non exhaustif d’une situation nutritionnelle complexe et trop souvent caricaturée. Je souhaite balayer un certain nombre d’idées fausses et pour se faire partir de la définition de l’état de bonne santé à l’aune des chiffres sur l’espérance de vie en France et dans le monde. La  spécificité française sera souvent mise en avant permettant toujours d’éclairer d’une note optimiste un propos général qui ne l’est pas forcément. On établira une définition de ce qu’est l’obésité, le surpoids. On établira les marqueurs de risque individuels et  familiaux. Les propos tendront toujours à établir un lien entre la médecine et d’autres domaines impliqués dans la prise en charge de l’obésité qui est avant tout un probléme sociétal car l’obésité est une fabrication de la société. C’est la société qui fabrique et fait prospérer l’obésité et le surpoids. Les réponses comme les explications seront par conséquent multifactorielles. On ne peut caricaturer le discours sur la prise en charge de l’obésité comme le font certains gourous de la nutrition qui se croient investis d’une mission de sauvetage du monde.

On parlera du rôle complexe de l’adipocyte, glande passionnante établissant un dialogue permanent avec certains voisins de proximité ou éloignés. On parlera des signaux de la faim, du rassasiement et de l’appêtit. On parlera de plaisir alimentaire car nous sommes en France et que nous savons vaille que vaille cultiver ce patrimoine immatériel de l’humanité. nous parlerons de partage, de commensalité. Nous parlerons des plaisirs de la table et de la vie en général. C’est donc un grand voyage d’une durée de 15 mn à laquel je vous invite.

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Probiotiques et Hélicobacter Pylori

Dr Robert Chollet

Résumé :

Le microbiote intestinal ou flore digestive  est constitué de plusieurs centaines d’espèces différentes dont les 2/3 sont spécifiques à chaque individu.  Les développements récents de la biologie moléculaire ont permis de déterminer le génome du microbiote intestinal et ainsi de progresser dans  la compréhension de son rôle physiologique capital ayant quasiment une « vocation organe » . Ces principales fonctions sont : un effet barrière, un rôle métabolique pour les glucides, protides lipides et gaz, ainsi qu’un effet de maturation du système immunitaire huméral et cellulaire. Hélicobacter Pylori colonise l’estomac humain depuis des millénaires et son rôle au cours de nombreuses pathologies gastriques est bien connu. Toutefois on peut le considérer comme un élément de la flore ayant aussi un rôle bénéfique. En effet, l’augmentation actuelle  de l’obésité, des pathologies allergiques et du reflux gastro-oesophagien dans la population occidentale pourrait être imputée en partie à la baisse de sa prévalence. L’utilisation de probiotiques pourraient  améliorer les taux d’éradication d’hélicobacter  pylori des traitements antibiotiques. Cet effet serait principalement lié à la diminution des effets secondaires des antibiotiques, principalement de la diarrhée, et donc une meilleure compliance du patient vis-à-vis de son traitement.  Saccharomyces Boulardii est la souche qui a montré des résultats significatifs au cours d’études randomisées.

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L’obésité : une maladie très digestive

Pr Bruley des Varannes

Résumé :

L’état d’obésité est associé à de nombreuses affections digestives. En premier lieu l’atteinte hépatique, avec le foie gras non alcoolique (lié à l’insulinorésistance) qui, avec l’alcool, constitue la cause la plus fréquente d’augmentation des transaminases et accroit le risque de carcinome hépato-cellulaire. Le reflux gastro-?sophagien et ses complications (endobrachyoesophage) sont plus fréquemment présents chez l’obèse que chez le sujet de poids normal. Un bilan fonctionnel ?sophagien, et notamment la manométrie en haute résolution, peut aider à caractériser les atteintes du patient en pré-opératoire (voire à orienter les choix thérapeutiques), et à comprendre les dysfonctions parfois observées après une chirurgie bariatrique. D’une manière générale, il importe de caractériser soigneusement les symptômes digestifs avant un geste bariatrique quel qu’il soit, et notamment les troubles du transit et de la continence dont la sévérité peut parfois s’accentuer en post-opératoire.

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Pourquoi s’inscrire au GastroClub Obésité

Dr Vianna Costil

La sleeve gastrectomie

Dr Philippe Costil

Résumé :

Elle consiste à réaliser l’exérèse, par coelioscopie, d’une grande partie de l’estomac pour former un tube. Les indications et les contre indications sont les même que les autre interventions de chirurgie bariatrique. Comme spécificité, la sleeve semble aggraver le reflux gastro oesophagien, qui représente donc une contre indication théorique. Son mécanisme d’action est double : restrictif, en ralentissant le débit des aliments à travers l’estomac, et métabolique, en effondrant le taux de ghréline et diminuant ainsi la sensation de faim. Le confort alimentaire est bon, les vomissements sont rares, le suivi est peu contraignant. Le résultat à 1 an est spectaculaire avec une perte moyenne d’excès de poids de 70 %. Ensuite, des paliers surviennent, la perte de poids devient plus difficile,  et le résultat  dépend de l’adhésion du patient au programme. Les complications précoces sont rares (<5%). Il s’agit des complications habituelles de la chirurgie digestive : hémorragies, fistules souvent très complexes à traiter. Il n’y a pas de complications à long terme, sauf la reprise de poids, toujours possible.

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Gestion endoscopique des complications de la chirurgie

Pr Marc Barthet

Résumé :

Les difficultés de l’abord chirurgical chez l’obèse pour réaliser des sleeve gastrectomy ou des gastric bypass ont poussé certaines équipes à développer des méthodes endoluminales (1,2). Ces techniques incluent le ballon intragastrique, les techniques de plicature gastrique endoluminale, les manchons duodénaux (2). L’abord endoscopique facilite la réalisation des procédures et pourrait limiter la gravité de complications comme les fistules et perforations. 36 articles évaluant des procédures expérimentales ont été publiés jusqu’à présent. Pour l’instant, il est trop tôt pour proposer une attitude claire ou valider une technique, bien que certains cas aient été réalisés chez l’homme. Des recommandations ont été proposées par les sociétés américaines de traitement de l’obésité.

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La gastroplastie transorale

Dr Daniel Blero

Résumé :

Transoral gastroplasty (TOGa System) emerged as a new and apparently safe technique for endoluminal surgical treatment of obesity. The purpose is, like for other restrictive procedures, to induce an early satiety owing to reduction of stomach capacity. The system consists of the TOGa Sleeve Stapler which creates a full-thickness plication of the anterior and posterior walls of the stomach, finally creating a 10-cm long sleeve. Only 2 human series are currently published as full paper. The two first pilot studies revealed that significant weight loss was achievable without significant complications. Preliminary reports of two centers in Europe study have shown sustained weight loss up to 2 years of follow-up. Despite modest but significant results of multicentric RCT in favor of TOGa, the company was closing down, putting an end to development of the TOGa System.

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Ablation d’anneau gastrique par endoscopie

Dr Philippe Bulois et Dr François Castex

Résumé :

La mise en place d’un anneau gastrique pour le traitement de l’obésité est associée à une mortalité faible. Ses complications ou son dysfonctionnement peuvent néanmoins conduire à une ré-intervention dans 13 à 15% des cas. Les complications précoces sont exceptionnellement accessibles au traitement endoscopique. Les complications tardives comprennent les glissements, les sténoses, les érosions mineures ou majeures, avec ou sans dilatation des structures oeso-gastriques d’amont. Les sténoses et les érosions relèvent de plus en plus souvent d’un traitement endoscopique. Il vise simplement à retirer l’anneau et comprend un ou deux temps. En effet en cas de sténose ou de migration incomplète, sa section et son retrait peuvent en effet être précédés par la mise en place d’une endoprothèse temporaire. Des outils spécifiques ont été développés pour permettre la section et l’ablation des anneaux gastriques et leur retrait sans intervention chirurgicale.

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Le point sur les ballons gastriques

Dr Vianna Costil

Résumé :

Plusieurs ballons gastriques sont disponibles. Les  «  anciens » ballons (Orbera, Héliosphère) ont fait l’objet d’études qui confirment leur efficacité sur la prise en charge de l’obésité et de la surcharge pondérale à 6 mois. La perte de poids supérieure à 10 % se maintient dans 25 % à 2 ans. Les « nouveaux » ballons (End-Ball, Spatz) sont en cours d’évaluation clinique. Les effets secondaires survenant les jours suivant la pose du ballon gastrique doivent être prévenus et pris en charge. Compte-tenu des données actuelles, l’admission au remboursement n’a pas été acceptée par l’HAS. Il doit être associé à une prise en charge pluridisciplinaire (gastroentérologue, psychiatre, nutritionniste, coach physique). Il est efficace sur la perte de poids à 6 mois. Le suivi nutritionnel et comportemental permet une modification durable des habitudes alimentaires afin d’obtenir une efficacité à long terme.

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