Thirty Year Analysis of a Colonoscopic Surveillance Programme for Neoplasia in Ulcerative Colitis.

MD Rutter et al.(1) rapportent l’expérience du St Mark’s Hospital après 30 ans de dépistage du cancer rectocolique (CRC) au cours de la RCH. Durant cette période 600 RCH dépassant l’angle colique gauche ont participé à ce dépistage : le programme étant débuté après 8 ans d’évolution de la RCH et la coloscopie étant renouvelée tous les 2 ans. Deux mille six cent vingt sept coloscopies ont été réalisées, aucun accident n’est à signaler. Chez 111 RCH (18,5 %) 215 lésions ont été décelées dont 52 adénomes sporadiques, 78 dysplasies de bas grade (DBG) et 30 dysplasies de haut grade (DHG), 28 DALM  et 30 cancers (8 cancers supplémentaires sont survenus chez des patients ayant abandonné le programme de dépistage). Il est intéressant de noter que le diagnostic de cancer n’a été fait en pré-opératoire que dans 17 cas, le diagnostic étant fait sur l’examen de la pièce opératoire chez 1es 13 autres patients colectomisés pour DBG (3), DHG (6), pour RCH résistant au traitement ou compliquée (4). Il est important de signaler que 16/30 sont des cancers d’intervalle.

Durant cette période de 30 ans, 89 RCH ont été opérées : 44 pour des raisons en rapport avec la résistance ou l’aggravation de la maladie, chez les 45 autres RCH, des CRC ont été découvert sur la pièce chez 3/14 DBG, 6/16 DHG, 14/14 CRC, 0/1 adénome.

Plusieurs éléments sont surprenants dans cet article :

  • la faible incidence de CRC, les auteurs évoquent la possibilité de la chimioprévention par le 5-ASA qu’ils utilisent systématiquement depuis de nombreuses années,
  • un faible nombre de cancers proximaux avec une stabilité des cancers distaux : là aussi les auteurs évoquent un rôle possible du 5-ASA dont la concentration est plus élevée que dans le côlon distal,
  • l’absence d’influence de l’âge d’apparition de la RCH sur la survenue du cancer,
  • une stabilité de l’incidence des cancers au delà d’une évolution de la maladie de plus de 40 ans ne justifiant pas d’intensification des programmes de dépistage avec le temps
  • le nombre élevé de cancers d’intervalle (16/30), cela s’explique certainement par le faible nombre médian de biopsies réalisées au cours de ces coloscopies (8) alors que la plupart des auteurs recommandent une biopsie par quadrant tous les 10 cm avec un nombre plus élevé dans le côlon gauche conduisant à un minimum de 32 biopsies.

Ainsi, il apparaît que le bénéfice d’un dépistage tel qu’il est réalisé au St Marks est faible 1 RCH sur 21 bénéficie de ce lourd programme 131 coloscopies pour une révélant une anomalie