Plusieurs études portant sur de petits nombres de patients ont montré que la résection endoscopique d’adénomes au cours de la RCH était un traitement approprié. A partir d’une large cohorte avec un suivi prolongé, Vieth et al. ont voulu vérifier cette donnée.
Entre 1988 et 2002, 148 patients ayant une RCH et porteurs de formation polypoïde vus consécutivement, essentiellement en pratique libérale, ont été inclus dans la cohorte. Chez 60 patients le diagnostic de polype a été affirmé par la biopsie chez 87 sur la pièce de polypectomie, un patient a subi une coloproctectomie à la suite des biopsies. Cette cohorte a été suivie sur une période de 6,0 ± 3,63 ans. Chez les 60 patients qui, étonnamment, n’ont pas eu de résection de la formation polypoïde, 48,3 % ont développé une néoplasie dans le même segment du côlon (dysplasie de bas grade : 23,3 %, dysplasie de haut grade : 8,3 %, carcinome : 16,7 %). Parmi les 87 patients qui ont subi une résection endoscopique, le suivi a permis de détecter une néoplasie chez 4,6 % dans un autre segment du côlon.
Cette étude montre combien les recommandations établies par les Sociétés Savantes sont mal suivies dans la pratique quotidienne. Chez 60 patients la découverte d’une formation polypoïde n’a fait l’objet que de biopsies et d’une surveillance endoscopique !!!! Déjà JA Eaden et al. avaient montré (Gastrointest Endosc 2000 ;51 :240-242), dans une enquête réalisée auprès de l’ensemble des gastro-entérologues britanniques que si le dépistage de la dysplasie était réalisé par 94 % des gastroentérologues, il était effectué de façon inappropriée par la majorité (nombre de biopsies insuffisant : 90 %, colectomie réalisée chez 30 % des patients porteurs de DALM ..).