Dans une étude rétrospective, les auteurs évaluent l’impact de la RCH sur la fertilité féminine. Toutes les patientes porteuses de RCH ont été interrogées par questionnaire sur l’histoire de leur maladie, sur les traitements et interventions qu’elles avaient subies, sur leur fertilité. Cent cinquante trois femmes qui avaient subi une colectomie avec anastomose iléo-anale (AIA) et 60 femmes qui n’avaient été traitées que médicalement ont été inclues. Toutes les femmes ont été interrogées pour savoir si une conception avait été souhaitée avant le diagnostic et depuis l’évolution de leur maladie, si elles avaient été tentées une conception et à quel moment dans l’histoire de la maladie. Toutes les femmes âgées de 18 à 44 ans ayant un partenaire qui n’avait pu être enceinte, malgré leur souhait de grossesse, durant 12 mois ont été déclarées infertile. Le taux d’infertilité était significativement plus élevé chez les femmes ayant subi une AIA que chez les femmes traitées médicalement (59/153 : 38,1 % ; 8/60 : 13,3 %). Il n’y avait pas de différence de fertilité dans la période qui précédait le diagnostic de RCH par rapport à la période suivant ce diagnostic. Par contre chez les patients ayant subi une AIA, il y avait une réduction de 98 % de la fertilité après l’intervention par rapport à la période pré-opératoire Les auteurs pensent que la réduction de fertilité liée à l’AIA serait due à la présence d’adhérences pelviennes et à des modifications de l’anatomie pelvienne liées à la dissection et non à une obstruction des trompes de fallopes puisque l’incidence de cette dernière est identique après iléostomie terminale et que celle-ci ne réduit pas la fertilité. Il paraît donc important, avant la décision d’une AIA chez une femme en période d’activité génitale de l’informer sur les risques potentiels d’infertilité.