The role of breastfeeding in postpartum disease activity in women with inflammatory bowel disease.

S’il existe une controverse pour considérer l’allaitement comme un facteur de risque environnemental de transmission de la MC à l’enfant, il est par contre classique de considérer que la période du post-partum est un facteur de risque de rechute de la MICI. Plusieurs études ont montré qu’au cours des maladies auto-immunes, l’allaitement pouvait avoir un effet délétère, des études in-vitro montrant en particulier que la prolactine possède des propriétés proinflammatoires favorisant notamment la libération de TNF. Les auteurs ont voulu évaluer l’effet de l’allaitement sur l’activité de la MICI.

Cent vingt deux femmes porteuses de MICI (40 RCH, 82 MC) âgées de 21 et 50 ans ayant eu une grossesse sans évolution de la MICI durant les cinq années précédentes ont été incluses. Dans ce groupe, 44 % ont allaité, la plupart étaient porteuses d’une RCH (71 % vs 29 %). Pour les 56 % de MICI qui n’ont pas allaité, l’absence d’allaitement était motivé par la crainte d’interactions médicamenteuses (52 %), les recommandations du médecin (30 %), un choix personnel (18 %). L’ancienneté de la maladie, le nombre de poussées n’a pas influé dans le choix d’allaiter en cas de RCH. Les patientes porteuses de MC qui ont allaité n’avaient pas eu de poussée dans les 18 derniers mois, n’avaient pas d’atteinte étendue notamment du grêle, prenaient rarement des immunomodulateurs. La plupart des MC ont expliqué qu’elles craignaient que l’interruption de leur traitement pour la grossesse entraîne une rechute de leur MICI. Parmi les 122 patientes, 30 % ont eu une poussée dans le post-partum, 64 % d’entre-elles avaient allaité au moins un mois. Il s’est écoulé en moyenne 4 à 12 mois entre le début de l’allaitement et la poussée. Ainsi, en cas d’allaitement, le risque de poussée pour une femme porteuse de MICI est de 2,2, il est de 0,89 en cas de RCH et de 3,8 en cas de MC. La majorité des femmes qui ont allaité ont interrompu le traitement de leur MICI (74 %). La plupart du temps la décision de cet arrêt a été décidé avec l’obstétricien ou le pédiatre, mais pas avec le gastro-entérologue. En l’absence d’interruption du traitement de la MICI, le risque global de poussée est de 1,3 (0,9 pour la RCH et 2,1 pour la MC).

Cette étude montre qu’à la condition de poursuivre le traitement de la MICI, l’allaitement ne constitue pas un facteur de risque de rechute. Toutefois, cet article ne permet pas de conclure de façon formelle car , d’une part, seulement 44 % des femmes éligibles ont allaité et qu’il s’agit d’une étude rétrospective.