Étude visant à déterminer l’évolution d’une cohorte de MICI après un premier traitement par corticoïdes (CS).
Etre 1970 et 1993, dans le comté de Olmsted (Minenesota), 171 maladies de Crohn (MC) et 183 rectocolites hémorragiques (RCH) ont été diagnostiquées et suivies. Une corrticothérapie, à base de prednisone, à la dose initiale de 40 à 60 mg/j, a été instituée chez 74/171 MC (43 %) et chez 63/183 RCH (34 %).
L’évolution immédiate (appréciée à un mois) a montré une rémission complète des symptômes chez 43 MC (58 %), une rémission clinique partielle chez 19 (26 %) et une absence de réponse chez 12 patients (16 %), 11/12 non-répondeurs ont subi une résection intestinale ne moyenne 34 jours après le début des CS.
Chez les 63 RCH mises sous CS, un mois après le début du traitement, une rémission complète a été obtenue chez 34 patients (54 %), une rémission partielle chez 19 (30 %) et une absence de réponse chez 10 (16 %), 9/10 des non-répondeurs ont subi une colectomie en moyenne 33 jours après la mise en route des CS. Un an après le début du traitement par CS, 24 MC (32 %) avaient une rémission prolongée (définie comme un maintien de la rémission complète ou partielle après arrêt des CS), 21 (28 %) étaient corticodépendantes, 28 (38 %) avaient dû subir une résection intestinale.
Chez les RCH, à un an, 31 (49 %) étaient en rémission prolongée, 14 (22 %) étaient corticodépendantes, 18 (29 %) avaient dû subir une colectomie. Les auteurs retiennent que 43 % des MC et 34 % des RCH nécessite une corticothérapie, 16 % des MC et 16 % des RCH ne répondent pas aux CS, seulement 32 % des MC et 49 % des RCH restent en rémission un an plus tard.
Il est à noter que durant la période étudiée (1970-1993), il y a eu peu de modification des thérapeutiques des MICI. Ce n’est que depuis le début des années 90 que l’utilisation des immunosuppresseurs est devenue habituelle pour maintenir la rémission induite par les CS et pour les patients corticdépendants.
EN conclusion, moins de 50 % des MICI nécessitent un traitement par CS. Parmi ceux qui nécessitent des CS, 84 % sont répondeurs, 16 % sont résistants. Parmi les répondeurs, la corticodépendance est fréquente et un geste chirurgical est souvent nécessaire montrant que le besoin en corticoïdes est un facteur de mauvais pronostic.