Étude cherchant à déterminer si la masse osseuse est abaissée dès le diagnostic initial de maladie inflammatoire intestinale (MICI) par rapport à une population témoin et s’il existe une différence entre maladie de Crohn (MC) et rectocolite hémorragique (RCH).
Cette étude prospective porte sur 68 MICI (24 CD : 8 hommes 16 femmes et 44 RCH : 24 hommes 20 femmes) dont la sévérité de la maladie a été évalué par le CDAI pour la MC et l’index de Truelove pour la RCH et qui ont été comparée à une population appariée en âge et sexe. La densité osseuse était appréciée par spectrophotométrie et exprimée en valeur absolue, avec l’aide du score T et du score Z. L’ostéopénie est définie par un score T compris entre -1 et -2,5, l’ostéoporose par un score T inférieur à – 2,5. Parallèlement chaque patient subissait un dosage de la 25-OH vit D3 et était interrogé sur sa consommation de tabac, d’alcool, ses apports en calcium et magnésium, son activité physique.
La densité osseuse en g/cm2 ne diffère pas significativement entre les patients et le groupe contrôle et ni entre les MC et les RCH, il en est de même des scores T, des scores Z et du dosage de la 25-OH vit D3 et des consommation d’alcool, de calcium et de tabac.
Ces résultats sont en contradiction avec l’étude de S Ghosh et col qui montrait une baisse de la densité osseuse lors du diagnostic initial de MICI et plus particulièrement au cours de la MC, les auteurs pensent que cette contradiction tient au fait que l’étude de Ghosh comprenait un faible nombre de patients, un pourcentage important de proctites et il n’était pas fait mention du statut hormonal des femmes. Il est probable que les facteurs liés à la MICI soient responsables de la déminéralisation, ainsi le contrôle de l’activité de la MICI par un traitement efficace débuté tôt pourrait permettre de réduire l’incidence de l’ostéoporose.