Appendectomy and subsequent risk of inflammatory bowel diseases.

Étude de cohorte visant à évaluer les rapports entre appendicectomie et rectocolite hémorragique (RCH).

Plusieurs études cas-témoins ont montré une relation inverse entre appendicectomie et RCH. Cette étude prospective danoise a déterminé le devenir de 154 434 patients appendicectomisés entre 1977 et 1989 (les patients porteurs de maladies inflammatoires intestinales étant exclus).

Parmi ces 154 434 patients, 10 % ont été opérés pour appendicite perforée, 49 % pour appendicite aiguë non perforée, mucocèle, fécalite, fistule, 41 % ont subi une appendicectomie “accessoire”.

Dans cette cohorte comprenant 40 % d’hommes et 60 % de femmes, l’âge moyen de l’appendicectomie a été de 21 ans pour les hommes, de 28 pour les femmes, le suivi moyen de 6,4 ans pour les hommes, de 6,6 ans pour les femmes, soit un suivi de 1 004 928 personnes-années.

Au cours de l’étude 84 patients ont été hospitalisés pour RCH contre 97 attendus (Risque relatif : RR = 0,87 ; 95 ù CI, 0,69-1,07). Le risque n’était pas réduit chez les patients appendicectomisés avant l’âge de 20 ans (RR = 0,70 ; 95 % CI, 0,26-1,53 ; n = 6)

Une hospitalisation pour maladie de Crohn est survenue chez 150 patients contre 51,9 attendues (RR = 2,28 ; 95 % CI, 2,45-3,39). Un taux élevé a été observé au cours de la première année suivant l’appendicectomie (RR = 10,83 ; 95 % CI, 8,49-13,62 ; n = 73), surtout après appendicectomie “occessoire” (RR = 14,30 ; 95 % CI, 10,47-19,07). Cependant, au-delà de 5 ans, il n’y avait pas d’augmentation du risque (RR = 1,33 ; 95 % CI, 0,89-1,90 ; n = 29).

Les auteurs insistent sur le fait que les étude cas-témoins ont un caractère rétrospectif et que par contre leur étude de cohorte a un caractère prospectif et permet de mieux évaluer les rapports entre appendicectomie et RCH. Toutefois cette étude ne permet de se prononcer que sur les effets de l’appendicectomie dans les dix premières années.

Les auteurs considèrent que les différences avec l’étude de cohorte suédoise de Anderssson RE et al. (N Engl J Med 2001;344:808-814) s’expliquent par le fait que dans l’étude suédoise, le suivi n’a porté que sur les patients au-delà de la première année suivant l’appendicectomie ce qui élimine les RCH apparues durant cette période notamment chez les patients ayant subi une appendicectomie dite “accessoire” pour douleur abdominale. Un suivi attentif de ces patients a permis de porter le diagnostic dans les 12 mois suivant l’intervention. Si les mêmes critères avaient été utilisés dans l’étude suédoise le RR de RCH chez les patients appendicectomisés serait de 0,86, soit comparable à celui de l’étude des auteurs (RR = 0,87).