Etude visant à savoir si les ASCA et les pANCA peuvent être considérés comme un facteur prédictif de complication ou de recours précoces à la chirurgie au cours de la maladie de Crohn (MC) de l’enfant. Dans cette étude rétrospective portant sur 139 MC survenues chez des enfants d’âge médian de 11,2 ans, suivis en moyenne pendant 5,8 ans, 35 MC (25,9 %) ont été opérées (63 interventions), la plupart des interventions ont été réalisées dans les 3 années suivant le diagnostic. Il s’agissait essentiellement de résections iléocæcales et de drainages d’abcès périnéaux avec ou sans fistulectomies. Les indications chirurgicales étaient essentiellement des sténoses, des fistules ou des abcès. Parmi l’ensemble des MC, au moment du diagnostic, 53,9 % étaient porteurs d’ASCA de type IgA ou IgG, 21 % de pANCA. A partir de ces résultats, les différentes analyses statistiques montent que, la présence d’ASCA au moment du diagnostic augmente le risque de complication par 2,33 celui de chirurgie par 1,80, tandis que la présence de pANCA n’augmente pas ces risques (respectivement 0,39 et 0,52). Après la survenue d’une complication la présence d’ASCA augmente les risques de nouvelle complication ou de nouvel intervention respectivement par 2,59 et 1,49.
Il est dommage que les auteurs n’aient pas recherché la présence d’anti-Omp-C afin de savoir si la présence associée d’ASCA et d’anti-Omp-C augmente ce risque. Ainsi si d’autres études, notamment prospectives, confirment la valeur prédictive des marqueurs sérologiques, il pourrait devenir logique de proposer aux enfants porteurs de MC avec marqueurs sérologiques une thérapeutique agressive d’emblée afin de tenter de les mettre à l’abri de complication et de chirurgie itérative.