Smoking cessation and the course of Crohn’s disease: an intervention study

Etude visant à évaluer l’effet de l’arrêt du tabac dans l’évolution de la maladie de Crohn (MC). Entre 1999 et 1998, toutes les MC fumant ont été invitées à participer à un programme de sevrage. Sur les 899 MC vues durant cette période, 474 fumaient (53 %) plus de 2 cigarettes par jour. Des 474 MC fumeurs, 119 (25 %) ont arrêté plus de 15 jours, 59 (12 %) ont réussi à être sevrées pendant plus d’un an (MC sevrées). Ce groupe de MC sevrées a été comparée à deux groupes contrôles l’un de MC non-fumeurs et l’autre de MC fumeurs, les différents groupes étant appariés en âge, sexe, localisation et ancienneté de la maladie. L’évolution de la maladie a été comparée dans les 3 groupes.

L’efficacité du conseil de sevrage a été fonction du médecin, du niveau social du patient, et de l’antécédent de résection, les autres facteurs n’ayant pas d’influence (localisation, ancienneté de la maladie, importance de l’intoxication.). La durée médiane de suivi a été de 29 mois (1-54), la prise de poids moyenne a été de 3,7 kg dans le groupe MC sevrées.

Les courbes actuarielles montrent qu’à 3 ans, les groupes MC sevrées et les MC non-fumeurs ont une évolution similaire, tandis que le groupe MC fumeurs évolue moins bien. Des courbes similaires sont obtenues avec les besoins en corticoïdes et en immunosuppresseurs (initiation ou renforcement). Des complications ano-périnéales sont survenues de façon similaire dans les 3 groupes, et il n’y a pas de différence significative dans le nombre de résections intestinales dans les différents groupes.

En analyse univariée il existe une augmentation significative du taux de poussées au cours des MC récentes, des MC récemment actives, en l’absence d’antécédent de résection, en cas de lésion du grêle et du côlon, en cas de traitement corticoïde et chez les fumeurs. Dans le sous-groupe des patients ne recevant ni corticoïde, ni immunosuppresseur à l’inclusion, l’effet délétère du tabac est manifeste (risque augmenté de 5,41).

Ainsi les MC sevrées ont un risque de poussées réduit de 65 % par rapport aux MC fumeurs. Si l’arrêt du tabac n’affecte pas significativement le taux de résection, ce résultat est peut être lié à la brève durée de l’étude.

Les auteurs concluent que le sevrage tabagique a un impact majeur sur l’activité de la maladie, après un an de sevrage, l’évolution de la MC est comparable entre les malades sevrés et les malades non-fumeurs mais que les MC fumeurs sont peu réceptifs aux propositions de sevrage. Il est intéressant de noter que seulement 12 % des patients qui fumaient ont pu être sevrés, alors qu’après infarctus du myocarde on obtient 30 % de succès. Ce résultat dépend manifestement des médecins puisque parmi l’équipe qui a réalisé ce travail certains des médecins ont obtenu près de 20 % de succès.