Rectum exclus au cours de la maladie de Crohn : quel est le risque de dysplasie ?

Au cours de la MC, la présence d’un rectum exclu constitue un facteur de risque potentiel de cancer rectal. Faut-il imposer une surveillance à ces patients ? Les auteurs ont étudié 23 malades qui étaient porteurs d’un rectum exclu depuis 4 ans et qui ont dû subir une proctectomie secondaire. La recherche d’une dysplasie épithéliale a été effectuée par étude histopathologique complétée par immunohistochimie avec les anticorps MIB-1 et anti-p53. La fréquence de la dysplasie était de 30 %. Il s’agissait d’une dysplasie de bas grade, de répartition focale. L’anticorps MIB-1 était positif sur 46 % des cellules dysplasiques. Il n’existait aucune expression tissulaire de la protéine p53. Ces résultats sont à prendre en compte pour la conduite à tenir devant un rectum exclu, lorsque l’anastomose iléo-rectale n’est pas possible ou refusée. Lorsque la proctectomie est refusée, la surveillance doit comporter des prélèvements biopsiques multiples pour détecter une dysplasie focale, difficilement repérée lors de l’examen.