Nouvel immunosuppresseur utilisé chez les transplanté rénaux, le mycophenolate mofetil est un inhibiteur non compétitif, sélectif et réversible de l’inosine monophosphate déshydrogénase qui empêche ainsi la synthèse des purines utilisées par les lymphocytes. Soixante dix MC avec CDAI supérieur à 300 (35) ou compris entre 150 et 300 (35) ont participé à une étude ouverte randomisée et ont reçu de façon randomisée soit 2,5 mg/kg d’azathioprine soit 15 mg/kg de MMF associé à 50 mg de prednisolone par voie orale. Chaque semaine la dose de corticoïde était réduite pour atteindre une dose d’entretien de 5 mg/j pendant les 6 mois de la durée de l’étude.
Dans les deux groupes le CDAI a chuté d’une façon importante durant le premier mois. Chez les patients dont le CDAI initial était supérieur à 300, cette chute est significativement plus importante dans le groupe MMF. Le taux de rémission clinique est significativement plus importante dans le groupe MMF. Entre les 2ème et 6ème mois de l’étude, le CDAI des patients du groupe MMF est resté stable quelque soit leur CDAI initial, tandis que dans le groupe azathioprine, les patients dont le CDAI était supérieur à 300 restaient avec une maladie évolutive (4 ont dû être opérés contre 2 dans le groupe MMF).
Le traitement a été bien toléré, contrairement à ce qui est observé avec le MMF chez les transplantés rénaux (diarrhée). Ceci est vraissemblablement en rapport avec l’utilisation de doses plus faibles (1,5 g/j versus 2-3 g/j) et l’absence d’autre immunosuppresseur associé. Les auteurs considèrent que le MMF pourait être envisagé chez les patients ne répondant pas ou allergique à l’azathioprine, mais que ce travail doit être confimé par des études prospectives randomisées. Comme le souligne DH Present dans un commentaire publié dans la même revue (Is mycophenolate mofetil a new alternative in the treatment of inflammatoryy bowel disease?, il faut d’autres études pour confirmer que le MMF permet d’obtenir des rémissions plus rapides dans les MC sévères. Cependant avant de considérer le MMF comme plus efficace que les traitements habituels, des études controlées sont nécessaires pour affirmer à la fois la possiblité de sevrage en corticoïdes, l’efficacité du contrôle de la rémission à long terme et la moindre toxicité que l’azathioprine et le 6-MP.