Progressive multifocal leukoencephalopathy after Natalizumab therapy for Crohn’s disease.

Ces deux publications sur le Nataluzimab, anticorps humanisé anti-intégrine alpha-4, sont bien contradictoires d’autant que la première est parue dans le même journal à quelques semaines d’intervalle.

La première publication déjà rapportée en partie lors des JFPD par JF Colombel puis intégralement par BG Feagan lors de l’UEGW est un essai randomisé portant sur l’induction de la rémission (ENACT I) puis sur le maintien de cette rémission (ENACT 2). Dans l’essai ENACT I, 905 MC actives (CDAI) ont reçu par voie veineuse soit du Natalizubab à la dose de 300 mg soit un placebo à S0, S4 et S8. Les 2 groupes étaient comparables. Des taux de réponse (défini comme une baisse du CDAI de 70 points) et de rémission ont été obtenu de façon comparable dans le groupe Natalizumab et dans le groupe placebo (respectivement 56 et 49 % et 37 et 30 %). L’essai ENACT 2 porte sur les 339 MC ayant répondu au traitement par Natalizumab qui ont reçu soit 300 mg de Natalizumab soit un placebo toutes les 4 semaines pendant 56 semaines. La réponse clinique s’est maintenue chez 61 % des patients sous Natalizumab contre 28 % chez les MC sous placebo de même pour la rémission (44 % vs 26 %) à la 36ème semaine. Des effets secondaires sont survenus chez 7 % des MC dans la première partie de l’essai chez les patients sous Natalizumab et sous placebo, et chez 8 % des MC traités par Natalizumab dans la 2ème partie de l’essai (vs 10 % pour le groupe placebo). Les auteurs mentionnent dans cet article que dans une extension de l’étude, un patient traité par Natalizumab est décédé d’une leucencéphalite multifocale progressive (LMP) associée à la présence d’un JC virus, un papovavirus.

C’est ce cas qui est rapporté par G van Assche et al.. Il s’agissait d’un patient ayant reçu le Natalizumab et qui était un répondeur, dans l’essai ENACT 2 il faisait partie du groupe placebo. Compte tenu de la détérioration de la réponse, il a reçu à partir de S37, en ouvert 300 mg de Natalizumab à 5 reprises à un mois d’intervalle. Devant l’apparition de troubles neurologique un scanner a révélé la présence d’une lésion frontale qui a conduit, compte tenu de l’aggravation des symptômes, à une résection partielle. L’histologie a révélé qu’il s’agissait d’un astrocytome. La situation s’est peu à peu détériorée conduisant au décès du patient. Compte tenu de la survenue de 2 cas de LMP chez des patients traités pour SEP, la relecture des pièces histologiques révéla la présence de particules de papovavirus au niveau des biopsies cérébrales tandis que ce virus n’était pas présent sur les biopsies intestinales réalisées avant la mise route du traitement par Natalizumab. Des séquences génomiques de JC virus (l’un des 2 virus avec BK virus responsable des LMP) ont été retrouvées à la fois au niveau du cerveau et du sérum du patient prélevé 2 mois avant son décès. L’erreur diagnostique initiale s’explique car, à la périphérie des foyers de démyélinisation, on note souvent des astrocytes géants multinucléés semblables aux astrocytes malins. La commercialisation de ce produit, qui avait reçu une autorisation pour le traitement de la SEP, a été suspendue par les Société Elan et Biogen le 28 février 2005. L’avenir de ce produit semble largement compromis.