Un traitement agressif est de plus en plus proposé précocement dans le traitement de la MC proposant d’emblé l’utilisation des immunosuppresseurs ou des biothérapies. Cette stratégie dite du Top-Down s’est avérée efficace dans plusieurs essais thérapeutiques et a pour vocation de modifier l’histoire naturelle de la maladie. Elle s’oppose ainsi à la stratégie classique du Step-Up au cours de laquelle on commence par des médicaments moins agressifs et on utilise des médicaments agressifs en fonction de la réponse thérapeutique.
Toutefois immunosuppresseurs et biothérapies ne sont pas dénués d’effets secondaires et toutes les MC ne vont pas devenir sévères. Il conviendrait de pouvoir déterminer, lors de la première poussée de la maladie, quels sont les facteurs susceptibles d’évoquer que la MC va être sévère. C’est ce que L Beaugerie et al. (x) ont tenté de réaliser en reprenant à partir d’une cohorte de 1188 MC les facteurs présents initialement chez les patients qui vont avoir, dans les 5 ans suivants le diagnostic, une forme sévère. Ils montrent que les facteurs indépendants présents lors du diagnostic et prédictif d’une forme sévère sont la nécessité d’un traitement corticoïde lors de la première poussée (OR : 3,1), un âge de moins de 40 ans (OR : 2,1) et la présence de lésions périnéales (OR : 1,8). Ils ont testé prospectivement ces facteurs chez un groupe de 302 patients et montrent que la valeur prédictive positive d’une maladie sévère est de 84 % lorsque 2 facteurs sont présents et de 91 % lorsque 3 sont présents. Si ces données sont validées par d’autres équipes, ce score pourrait être utilisé dans les essais thérapeutiques et prochainement en pratique quotidienne.