Journées Francophones 2000

L’incidence des MICI varie suivant les différentes régions de France. Le registre Midi-Pyrénées (MIDI-MICI) fait apparaître, comme le registre breton (ABERMAD), une incidence moindre pour la maladie de Crohn (3 et 3,5 pour 105 habitants) que ce qui avait été constaté par le registre EPIMAD (5 pour 105 habitants). Inversement les incidences pour la RCH sont supérieures dans les registres MIDI-MICI et ABERMAD (4,5 et 4) à celle d’EPIMAD (3).

Les patients porteurs de MC ont un risque tromboembolique élevé, l’hyperhomocystéinémie (H-Hcys) est un facteur favorisant la survenue de thrombose artérielle et veineuse. Guédon et col (Rouen) ont montré que l’H-Hcys est fréquente (10 cas sur 52 MC) dans la MC, mais pas plus fréquente chez les patients avec antécédents thromboemboliques. Chez les patients ayant eu un dosage en poussée et un dosage en rémission, l’H-Hcys persistait dans 50%. Huit patients ont eu des dosages de folates et vitamine B12 sériques et 5/8 avaient une carence. L’H-Hcys est peut être simplement le témoin d’une carence vitaminique. Depuis l’étude du GETAID, il est admis que la coloscopie a peu d’intérêt pour évaluer le risque de rechute de MC et qu’une simple surveillance clinique est suffisante. C Andant et JC Soulé (Colombes) montrent, dans une étude prospective sur 54 patients, que la CRP et l’albumine sont de bons marqueurs d’activité clinique et endoscopique de la MC.

Le rôle des cytokines dans les MICI est maintenant bien établi. Toutefois P Chevassus et col (Lyon) ont montré que les concentrations sanguines d’IL6, de TNFa, d’IL10, d’IL1ra et d’IL 12 mesurées avant le traitement des poussées sévères de RCH ne permettent pas de prédire la réponse au traitement médical. J Belaiche et col (Liège) montrent que le dosage des 6-TGN est surtout utile chez les non répondeurs à l’azathioprine car il permet, en l’absence de leucopénie, d’augmenter les doses thérapeutiques. P Rocca et col (Lyon), ont montré, sur 67 RCH graves, qu’ un double contour, à la scintigraphie aux polynucléaires marqués, permet de déterminer avec précision et objectivité la gravité d’une poussée de RCH.

A Ouraghi (Lille) a rapporté la première étude prospective française multicentrique ouverte sur les lésions anopérinéales (LAP) chez 32 MC. En utilisant un protocole analogue à celui de Present (5 mg d’Infliximab par voie veineuse à S0, S2 et S6) sur 18 fistules, 8 ulcérations périnéales et 6 formes associant fistules et ulcérations, on obtient de bons résultats, à court terme, dans 58 % des fistules et 65 % des ulcérations. Reste à évaluer le traitement à proposer afin de conserver ce bénéfice. A Weber et col (Besançon) ont montré que le budésonide permet de sevrer 83,3 % des MC iléo-coliques droites corticodépendantes.. La différence entre ce travail et celui de Cortot concerne le plus fort pourcentage de succès (83,3% / 68 %), ceci tient peut être à la dose de budésonide utilisée (9 mg/j contre 6).

Dans un travail préliminaire chez 36 MICI, S Msika et col (Colombes) montrent que la chirurgie laparoscopique est faisable sans morbidité ajoutée. Mais si elle est capable de réduire la durée d’hospitalisation, des études contrôlées sont nécessaires pour démontrer son avantage réel par rapport à la laparotomie. JM Régimbeau et col (Paris) ont rapporté leur expérience concernant 41 MC ayant subi une colectomie totale avec anastomose iléoanale (AIA) (26 diagnostics de MC préopératoires et 15 postopératoires). Suivis sur une période moyenne de 113 mois (dont 20 plus de 10 ans), 11 opérés ont eu une complication spécifique de la MC, 3 ont dû subir l’ablation du réservoir. Ceci conduit les auteurs à proposer l’AIA comme alternative à la coloproctectomie totale avec iléostomie définitive à des patients sélectionnés (sans lésion anopérinéale et du grêle) atteints de MC colique.