Ce 10 ème séminaire du GETAID consacré à l’endoscopie des MICI a permis d’associer une matinée interactive «live» et un après-midi de conférences reprenant les problèmes posés lors des démonstrations endoscopiques. Les cas cliniques, les questions suscitées, et l’avis des experts nous conduisent à retenir que le score de Rutgerts (score simple permettant de prédire le risque de récidive clinique après une résection iléo-colique droite), réalisé, 6 mois après une résection, permet d’après les experts de décider de la conduite à tenir (immunosuppresseurs ou pas). R Kiesslich (Mainz,) confirme en direct et de façon tout à fait convaincante l’intérêt de la chromo-endoscopie et du zoom endoscopique pour la détection dysplasie chez des patients souffrant de colites ulcéreuses de longue durée. La coloration au bleu de méthylène couplée au zoom permet une véritable histologie virtuelle permettant d’examiner in vivo les structures cellulaires.
Y Bouhnik (Paris), Ph Bullois (Lille) ont réalisé une dilatation per-endoscopique au ballonnet d’une sténose anastomotique (sténose axiale sur un segment intestinal accessible, courte moins de 5 cm). Sur un deuxième patient, mise en place de prothèse extensible (de type Z-stent) sans dilatation au préalable sur une sténose fibreuse évaluée à 5 cm de longueur. Habituellement, ces prothèses migrent entre 48 heures et 1 mois. Le grand intérêt de la prothèse par rapport à la dilatation serait de maintenir de façon prolongée l’efficacité de la dilatation et de retarder de façon très significative la récidive.
Pour G. D’Haens (Louvain), la priorité dogmatique d’obtenir une cicatrisation endoscopique et histologique des lésions inflammatoires ne paraît plus une finalité nécessaire. La mise en quiescence cicatricielle ne modifie pas clairement le cours de l’histoire naturelle de la maladie et ne garantie pas la durée de la rémission , l’absence de rechute, la prévention des complications (sténoses, fistules, cancer colo-rectal), le non recours à la chirurgie. A l’appui des études de Lémann et col, Rutgeerts et col., d’ACCENT I et des travaux de l’équipe belge, l’intérêt d’introduire précocement les thérapies favorisant la mise en rémission, notamment de l’Infliximab dans la maladie de Crohn sévère, a été invoqué. Les effets favorables du Natalizumab (antegren*) ont été rapportés.
Digne d’Orlando (AGA2003), en magnifiant les colorants vitaux par le grossissement endoscopique, les toujours impressionnantes images “jupitériennes” de R. Kiesslich (Mainz) ont étayés les publications japonaises (Tamura et col.) en démontrant statistiquement le gain diagnostique dans le dépistage prophylactiques des DALMs, HGIN et autres dysplasies de haut grade. L’expert de la chromo-endoscopie s’est fait ensuite le promoteur de l’endo-microscopie in vivo per coloscopique par laser confocal, onéreuse méthode prometteuse réservée à des centres hyperspécialisés. Comparée à l’examen anatomopathologique après biopsies traditionnelles, elle dégage une sensibilité de 97,4% pour une spécificité de 99,4%. L’analyse histologique architecturale cryptique virtuelle permettrait ainsi d’emporter la décision d’une nécessaire chirurgie radicale et d’en préciser ses limites.
R. Eliakim (Haifa) a proposé des indications mesurées et adaptées de la capsule endoscopique dans le diagnostic positif et l’évaluation de l’efficacité thérapeutique au cours de la maladie de Crohn. L’innocuité et le bon rapport coût/bénéfice ne lui ont pas fait occulter les risques de blocage capsulaire, non encore clairement résolus par l’utilisation préliminaire du modèle Patency.