Utilisation du dossier médical électronique (DME) par les hépato-gastroentérologues (HGE) en France

Introduction

Le DME permet une acquisition et une conservation structurées des données médicales, en remplacement du dossier traditionnel « papier » . Ces données restent par la suite facilement accessibles au médecin et peuvent être, éventuellement, partagées entre les soignants. L’utilisation du DME pourrait permettre une amélioration de la qualité des soins et une diminution de leur coût (1). L’utilisation réelle, en pratique quotidienne, du DME par les médecins n’a cependant jamais été étudiée en France, en particulier chez les HGE.

Matériels et Méthodes

Cette enquête de pratique a été réalisée en mai et juin 2010. Un courrier électronique d’invitation a été adressé à 2000 HGE exerçants en France, les invitant à répondre à un questionnaire en ligne de façon anonyme.

Résultats

Le taux de réponse était de 10,5% (210 réponses). L’âge (53±8 ans) et le sexe (86% d’hommes) des HGE répondants étaient représentatifs de la population des HGE français. Leur activité était libérale ou hospitalière pour 85% et 15% respectivement.

Pour l’activité de consultation, 85% des libéraux et 48% des hospitaliers déclaraient utiliser un support informatique avec utilisation de 30 logiciels différents. Le logiciel le plus fréquemment utilisé regroupait 16% des HGE et seuls 3 autres logiciels étaient utilisés par plus de 10% des HGE. Un dossier médical “papier” était conservé en parallèle par 32% des libéraux informatisés et 93% des hospitaliers. Les données de la consultation étaient saisies par le médecin lui même chez 91% des libéraux et 60% des hospitaliers. Un logiciel de reconnaissance vocale était peu utilisé, par 11% et 13% des libéraux et des hospitaliers respectivement. Enfin, 93% des libéraux et 60% des hospitaliers se déclaraient satisfaits du logiciel utilisé.

Concernant la rédaction des comptes rendus endoscopiques, le logiciel utilisé était le même que celui utilisé pour la consultation pour 63% des libéraux et 21% des hospitaliers.

Un moyen de communication électronique avec les laboratoires de biologie et d’anatomopathologie était utilisé par 81% des libéraux informatisés et 60% correspondaient de façon électronique avec leurs médecins correspondants. Pour ces communications, le courrier électronique était utilisé par 43% des HGE, le système Apicrypt par 32%, un serveur dédié par 11% et le système Bioserveur par 7%.

72% des HGE utilisant un DME déclaraient être intéressés par l’utilisation d’un dossier médical partagé.

Enfin, les nombreuses remarques ponctuelles données par les HGE sur leur logiciel permet d’établir un cahier des charges, en cours de rédaction, d’amélioration des logiciels existants.

Conclusion

L’utilisation du DME semble assez répandue chez les HGE français avec une utilisation plus fréquente et mieux intégrée (même logiciel en consultation et en endoscopie, absence de dossier papier) chez les libéraux par rapport aux hospitaliers. De nombreuses améliorations pourraient être apportées aux logiciels de DME existants afin de les adapter à l’activité spécifique des HGE.

Références

  1. Wallace MB. The death of the pen. Gastroenterology 2010 ; 138 : 810-12.