Lettre mensuelle n°68 – Décembre 2017 | FODMAP ET SII

FODMAP et SII, y voir enfin plus clair !

SII

  • Prévalence 11,2%
  • Coût direct 756 € / an / Patient + indirect…
  • 30% à 40% de nos consultations
  • 5 à 10% des patients hospitalisés au moins 24h au moins 3j d’AT
  • Altération de la Q de V aussi bien personnelle que professionnelle

Critères de ROME IV

4 sous types :

  • SII-C
  • SII-D
  • SII-mixte
  • SII non classé

Physiopathologie

  • Multifactoriel
  • Mécanismes périphériques et centraux
  • Rôle primordial de l’alimentation.
  • 93% des symptômes dans les 3 heures suivant les repas
  • 62% des patients réduisent ou excluent des aliments de leur alimentation.
  • 12% des patients suivent des régimes inadaptés

FODMAP – késako ?

Fermentescible Oligo Di Monosaccharides And (et) Polyols :
ensemble de glucides et sucres qui fermentent.

Fermentescibles

Oligosaccharides → Fructanes et GOS (Galacto-oligosaccharides)
Exemples : blé, orge, seigle, oignon, ail, artichaut, lentille, pois chiches, haricots blancs et rouges, etc…
Digestion nulle = absence d’enzymes.

Disaccharide → Lactose (sucre du lait)
Exemples : lait, crème, crème glacée, yaourt, fromages etc…
Déficit en lactase = 38% de la population en France.

Monosaccharide → Fructose (sucre des fruits)
Exemples : pomme, poire, mangue, cerise, miel, pastèque, etc…
Malabsorption de l’excès de fructose = 22 à 30% de la population.

And

Polyols → Sucre d’alcool
Exemples : pomme, poire, mangue, cerise, miel, pastèque, etc…
Malabsorption de l’excès de fructose = 22 à 30% de la population.

Principes d’une alimentation pauvre en FOPDMAP

Que manger ?

  • Fruits : banane, orange, citron, pamplemousse, fraise *
  • Légumes : carottes, haricots verts, endives, courge, courgette, aubergine *
  • Féculents : sarrazin, riz, avoine, polenta tapioca, quinoa, pomme de terre, maïs *
  • Viandes, poissons, œufs : tous natures
  • Divers : chocolat noir *

*Listes non exhaustives.

Possibilité de conserver un régime équilibré pendant 6 à 8 semaines, exclure les aliments riches en FODMAP ce qui permettra de confirmer ou non l’implication des FODMAP dans les troubles intestinaux ressentis.

Puis

Procéder à la réintroduction d’un aliment représentatif de chaque catégorie ce qui permettra de tester la tolérance à chaque catégorie de sucres tout en évitant des restrictions alimentaires inutiles.

Mécanisme d’action des FODMAP

  • Faible absorption dans l’intestin grêle
    effet osmotique (augmentation du volume d’eau)
  • Fermentation dans le colon/Microbiote
    production H2, CH4, AGCC

= Douleurs, ballonnements, flatulences, constipation, diarrhée. Une alimentation pauvre en FODMAP montre une meilleure efficacité sur ces symptômes que les recommandations diététiques standards.

Limites et précautions

  • Risque de carences en fibres et/ou calcium si mal suivi et si additionné à d’autres évictions justifiées (Maladie de cœliaque, diabète)
  • Risque de TCA = orthorexie
  • Mauvaise observance (solution = PeC par diététicien et/ou nutritionniste)
  • Diminution des Bifidobactéries (solution = pré –probiotiques ?).

Conclusion

  • Le régime pauvre en FODMAP est une solution efficace pour soulager les symptômes de SII – seul ou en complément à d’autres thérapeutiques.
    Seul ou avec l’aide d’un diététicien-nutritionniste.
  • Enfin pouvoir mettre à mal ces légions de patients soit disant « allergiques » au gluten et/ou au lactose et leur expliquer ainsi leur simple intolérance aux FODMAP.

Dr Bernard GRUNBERG,
Président de la commission nutrition.