Ballon gastrique

La pose de ballon gastrique permet d’aider les patients à perdre du poids avec une prise en charge pluridisciplinaire afin de modifier leur comportement alimentaire de façon durable.

Plusieurs ballons gastriques ont le marquage CE :

  • Le ballon Orbera est le plus ancien. Il est gonflé avec 500 à 700 cc de sérum physiologique teinté de bleu de méthylène. Sa durée de vie est de 6 mois.
  • Le ballon Héliosphère Newtech est gonflé à l’air. Son design est modifié par rapport à l’ancien ballon Héliosphère Bag : il n’a plus qu’une seule couche en polymère. Il se positionne à la partie haute de l’estomac ce qui lui permettrait d’agir sur les mécanorécepteurs. Sa durée de vie est de 6 mois.
  • Le Ballon Endalis est gonflé avec un mélange d’air et de sérum physiologique. Il a une durée de vie de 6 mois.
  • Le ballon Spatz est ajustable et gonflé avec du sérum physiologique. Sa durée de vie est de 12 mois.
  • Le ballon Easy Life est ajustable et gonflé avec de l’air. Sa durée de vie est de 12 mois. Il n’est actuellement plus commercialisé.
  • Les ballons OBALON sont ingérés par le patient et ne nécessitent pas d’endoscopie. Ils sont gonflés avec un gaz. Leur durée de vie est de 3 mois. Ils ne sont plus commercialisés.
  • Le ballon Elipse, ingéré par le patient, se dégonfle et s’élimine spontanément. Il a eu le marquage CE mais n’est pas encore commercialisé.

Les indications du ballon

Les indications du ballon n’ont fait à ce jour l’objet d’aucun consensus d’experts. Les conclusions de l’HAS de 2009 sont en retrait par rapport à celles établies par le groupe de travail de l’ANAES en 2004, ce qui ne permet pas la prise en charge de cette technique par l’assurance maladie.

Le ballon gastrique est indiqué chez les patients en surcharge pondérale ou en obésité non morbide (IMC > 27) n’ayant pu parvenir à une perte de poids durable malgré une prise en charge nutritionnelle par un médecin ou un nutritionniste, chez les patients en obésité morbide (IMC > 40 ou > 35 avec Co-morbidités) qui refusent la chirurgie bariatrique et chez les patients super-obèses (IMC > 50) avant la chirurgie bariatrique.

Le ballon Orbera peut être posé chez les patients ayant 27 < IMC < 30. Les autres ballons sont indiqués pour une IMC > 30.

L’indication est posée par l’équipe pluridisciplinaire, comprenant un médecin nutritionniste ou une diététicienne, un psychiatre impliqué dans l’obésité ou une psychologue, un gastroentérologue et un anesthésiste.

Un formulaire de consentement éclairé doit être remis au patient après lui avoir donné toutes les explications sur la méthode, les résultats, les effets secondaires et les complications éventuelles.

Les contre-indications à la pose d’un ballon gastrique

  • antécédents de chirurgie gastrique
  • pathologie digestive : hernies hiatales volumineuses (> 5 cm), ulcères gastro-duodénaux, œsophagite de grade III ou IV, colites inflammatoires
  • troubles du comportement alimentaire non stabilisés : boulimie, perte de contrôle alimentaire
  • alcoolisme, toxicomanie
  • traitement par antiagrégants plaquettaires ou anti inflammatoires non stéroïdiens en l’absence de traitement par anti sécrétoire
  • anticoagulants
  • incapacité ou refus du patient à participer à un suivi médical prolongé
  • grossesse, désir de grossesse pendant le traitement par ballon, allaitement (contraception obligatoire pendant la pose du ballon)
  • pathologie hépatique sévère 
  • trouble de l’hémostase.

Certaines de ces contre indications peuvent être temporaires.

La technique

La pose et le retrait du ballon sont, en France, le plus souvent réalisés sous anesthésie générale par un gastroentérologue ayant reçu une formation spécifique dans un centre référent pratiquant déjà cette activité.

La pose du ballon est réalisée en ambulatoire ou avec une hospitalisation de 24 heures. Une fibroscopie gastrique est réalisée avant la pose du ballon pour éliminer une contre-indication. Le ballon est ensuite introduit puis gonflé sous contrôle endoscopique. La procédure peut se faire avec ou sans intubation. La durée de mise en place est de l’ordre de 15 minutes.

L’ablation est réalisée sous anesthésie générale avec intubation et sous contrôle endoscopique. Le ballon est percé avec une aiguille à sclérose. L’air et/ou l’eau sont aspirés. Il est ensuite retiré le plus souvent avec une pince bipode, parfois avec un anse de polypectomie.

Les résultats

La perte de poids est corrélée au suivi nutritionnel et comportemental. La poursuite de la prise en charge nutritionnelle et comportementale permet au patient de continuer à perdre du poids si son objectif n’est pas atteint et de ne pas en reprendre.

La prise en charge associe un suivi nutritionnel régulier (au moins une fois par mois), une prise en charge psychologique en cas de troubles du comportement alimentaire et la mise en place d’une activité physique essentielle pour éviter la reprise de poids.

La perte de poids à la dépose

  • La perte de poids est de 17,8 kg (4,9-28,5 kg) dans une méta-analyse des études non contrôlées (n= 4361 patients) (1). Une étude contrôlée a mis en évidence une perte de poids significativement supérieur dans le groupe des patients ayant eu un ballon gastrique (2)
  • La perte de poids est variable selon l’indice de masse corporel initial (1,3)
  • La perte d’excès de poids atteint 97 % pour les patients ayant un 25 < IMC < 30 (1)

La perte de poids à long terme est supérieure à 10 %, 6 à 18 mois après le retrait du ballon et se maintient dans 30 à 50 % des cas suivant les études (2,3).

Elle est corrélée à la poursuite de la prise en charge pluridisciplinaire qui permet de modifier le comportement alimentaire.

Les effets secondaires

  • Vomissements, nausées, douleurs abdominales, pyrosis les jours suivant la pose.
  • Déshydratation (1,6 %)
  • Retrait prématuré du ballon 1 (8 % à 4 %)
  • Dégonflage du ballon exceptionnel si la durée de pose du ballon est respectée.

Les effets secondaires doivent être traités :

  • Brulures épigastriques et rétro sternales : anti sécrétoires, pansements gastriques
  • Douleurs abdominales : antispasmodiques, antalgiques
  • Vomissements et nausées : prokinétiques, ondensétron

Le patient doit être contacté et/ou vu en consultation les jours suivants la pose. Une hospitalisation peut être nécessaire si les effets secondaires persistent.

Les complications

Elles peuvent nécessiter le retrait du ballon et parfois une intervention chirurgicale en urgence.

  • Œsophagites 1,3 %
  • Ulcères gastriques 0,2 %
  • Obstruction gastrique 0,76 %
  • Perforations gastriques 0,1 % à 0,2 % surtout s’il existe des antécédents de chirurgie œsogastroduodénale
  • Migration du ballon avec occlusion intestinale 0,2 % à 0, 8 %
  • Rupture œsophagienne 0,02 %
  • Pancréatite 0,02 %
  • Mortalité (0,06 %à 0, 1 %)

Le diagnostic et la prise en charge de ses complications est une urgence. Le patient doit pouvoir joindre l’équipe médicale à tout moment pendant la période où le ballon est posé.

Conclusion

Le ballon gastrique est un starter qui permet d’initier la modification des habitudes alimentaires par une prise en charge nutritionnelle et comportementale.

La perte de poids induite par le ballon favorise un état psychologique positif qui renforce la motivation des patients pour modifier leur comportement alimentaire.

Bibliographie

  1. Dumonceau 2008
  2. Genco et coll. 2006
  3. Herve 2005