Combien et quels endoscopes doit-on avoir ?

Poser la question du nombre d’endoscopes nécessaire à un gastro-entérologue est une bonne idée, y répondre est une solution suicidaire.

Les carcans sécuritaires auxquels nous sommes soumis, les contraintes économiques, la disparité des conditions de travail : cabinets, cliniques, centres autonomes font que la réponse à cette question pourrait dans le contexte politique actuel se retourner contre les praticiens.

Les chiffres avancés dans l’étude de Pelletier, CLP Santé : un gastroscope et un coloscope pour moins de 1000 examens en cabinet.

Les chiffres de l’étude CREGG, Synmad, SFED de deux coloscopes et de deux gastroscopes jusqu’à 1500 examens par salle d’endoscopie puis un coloscope et un gastroscope pour chaque examen supplémentaire sont des décisions prises a priori de façon à pouvoir calculer le coût de la pratique. Ces chiffres ne sont en aucun cas la résultante d’études randomisées.

Les modalités de travail, anesthésie ou pas anesthésie, salle unique ou multiple d’endoscopie, désinfection manuelle ou en machine font que tout chiffrage du nombre d’endoscopes restera virtuel et non applicable en pratique.

Les contraintes de la désinfection et l’impossibilité de prêt dans l’avenir ne font qu’aggraver la situation.

Enfin, l’application au 1 er octobre de la T2A fait que les praticiens ne seront plus possesseurs de leurs appareils et que le nombre des endoscopes sera sans doute soumis à la rentabilité voulue par l’établissement plutôt qu’à toute contingence médicale.

Quel type d’appareil est nécessaire ? la réponse reste floue.

Le naso-gastroscope est sûrement un appareil intéressant en cabinet ou lorsque l’on n’a pas accès à l’anesthésie.

Il reste à valider l’intérêt des endoscopes zoom.

L’avenir devrait par contre imposer les appareils à double canal par la multiplication des actes thérapeutiques.

Jean LAPUELLE
Toulouse (France)